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Prophètes et Rois
ces ordonnances. Ainsi, “cherchant à établir leur propre justice
,
ils se retranchaient dans un formalisme orgueilleux. Privés de l’Es-
prit et de la grâce de Dieu, ils essayaient de compenser leur pauvreté
spirituelle par une observance rigoureuse des cérémonies et des rites
religieux. Non satisfaits des ordonnances que le Seigneur lui-même
avait établies, ils encombraient les commandements d’une infinité
d’exigences de leur propre invention. Plus ils s’éloignaient de Dieu,
plus sévère se faisait l’observation de ces formes.
Avec ces exigences rigoureuses et lourdes, le peuple était prati-
quement incapable d’observer la loi. Les grands principes de justice
du Décalogue et les glorieuses vérités du service symbolique étaient
à la fois obscurcis et ensevelis sous une foule de traditions et d’ordon-
nances humaines. Ceux qui désiraient réellement servir le Seigneur
et qui essayaient d’observer toute la loi, telle que l’ordonnaient les
prêtres et les principaux, gémissaient sous un lourd fardeau.
Tout en désirant l’avènement du Messie, la nation israélite était
séparée de Dieu de cœur et d’esprit, au point de ne plus comprendre
le caractère de la mission du Rédempteur promis. Au lieu de désirer
être délivrés du péché, de rechercher la paix et la sainteté, les Israé-
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lites ne pensaient qu’à être délivrés de leurs ennemis et à recouvrer
leur autonomie. Ce qu’ils attendaient, c’était un Messie conquérant
qui briserait tous les jougs qui leur étaient imposés et ferait d’eux
une nation qui dominerait toutes les autres. C’est ainsi que Satan
avait réussi à préparer le peuple à rejeter le Sauveur dès son appari-
tion. L’orgueil des Israélites et leur fausse conception du caractère et
de la mission du Christ les empêchaient de reconnaître les preuves
évidentes de la messianité du Seigneur.
Le peuple juif avait attendu plus de mille ans la venue du Sauveur
promis. Ses plus grands espoirs s’étaient concentrés sur cet événe-
ment. Pendant plus de mille ans, il avait exalté le nom du Messie
dans le chant et la prophétie, dans les rites du temple, dans la prière
familiale. Et cependant, lorsque le Christ parut, les Juifs repoussèrent
celui qu’ils attendaient depuis si longtemps. “Elle est venue chez
les siens (la lumière), et les siens ne l’ont point reçue
” Pour leurs
cœurs attachés aux choses du monde, le bien-aimé de Dieu “s’éleva
11.
Romains 10 :3
12.
Jean 1 :11