La fournaise ardente
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de la fournaise ardente. Comme l’ordre du roi était sévère, et que
la fournaise était extraordinairement chauffée, la flamme tua les
hommes qui y avaient jeté Schadrac, Méschac et Abed-Nego.”
Mais Dieu n’abandonna pas ses enfants. Lorsque ces jeunes
gens furent jetés dans la fournaise, le Sauveur se révéla à eux en
personne, et ensemble ils marchèrent au milieu du feu. En présence
du Seigneur, auteur de la chaleur et du froid, les flammes avaient
perdu leur pouvoir consumant.
Le monarque avait suivi la scène de son trône royal ; il s’atten-
dait à voir brûler ces hommes qui l’avaient défié. Mais soudain ses
sentiments orgueilleux se modifièrent. Les nobles du royaume qui se
tenaient à ses côtés le virent pâlir, alors qu’il se levait de son trône
pour mieux voir les flammes de la fournaise. Effrayé, il se tourna
vers ses conseillers, et leur demanda : “N’avons-nous pas jeté au
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milieu du feu trois hommes liés ? ... Eh bien, je vois quatre hommes
sans liens, qui marchent au milieu du feu, et qui n’ont point de mal ;
et la figure du quatrième ressemble à celle d’un fils des dieux.”
Comment ce roi païen pouvait-il savoir à qui ressemble le Fils
de Dieu ? En s’acquittant des missions qui leur avaient été confiées
à Babylone, les jeunes Hébreux révélèrent la vérité au roi par leur
conduite et leur caractère. Questionnés au sujet de leur religion, ils
avaient répondu sans hésiter et présenté avec clarté et simplicité les
principes de justice de cette religion. Ils avaient ainsi appris à ceux
qui les entouraient quel était le Dieu qu’ils adoraient. Ils avaient
parlé du Messie, le Rédempteur, qui devait venir ici-bas. C’est ce
qui explique que le roi reconnut au milieu de la fournaise, sous les
traits du quatrième homme, le Fils de Dieu.
Or donc, oubliant son rang et sa grandeur, Nebucadnetsar des-
cendit les marches de son trône, et, s’approchant de l’entrée de la
fournaise, il s’écria : “Serviteurs du Dieu suprême, sortez et venez !”
Alors Schadrac, Méschac et Abed-Nego se présentèrent devant la
multitude assemblée, et montrèrent qu’ils n’avaient eu aucun mal.
La présence de leur Sauveur les avait protégés. Seuls leurs liens
avaient été consumés. “Les satrapes, les intendants, les gouverneurs,
et les conseillers du roi s’assemblèrent ; ils virent que le feu n’avait
eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de
leur tête n’avaient pas été brûlés, que leurs caleçons n’avaient point
été endommagés, et que l’odeur du feu ne les avait pas atteints.”