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La fournaise ardente
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imposante, aussi majestueuse que celle-ci, haute de soixante coudées
et large de six coudées.
Dans ce pays où régnait l’idolâtrie, il était tout naturel que cette
magnifique statue d’un prix inestimable, s’élevant dans la plaine
de Dura et représentant la gloire, la splendeur et la puissance de
Babylone, fût un objet de culte. On décréta que le jour de sa dédicace
tous les habitants du royaume témoigneraient leur fidélité au roi en
se prosternant devant elle.
Le jour venu, on vit affluer dans la plaine de Dura “tous les
peuples, les nations, les hommes de toutes langues”. Selon l’ordon-
nance royale, au son des instruments de musique, toute l’assistance
se prosterna et adora la statue d’or.
Les puissances des ténèbres semblaient, en ce jour mémorable,
remporter un éclatant succès : l’adoration de cette statue était en
passe de devenir un rite permanent de l’idolâtrie, reconnue comme
religion officielle du royaume. Satan espérait ainsi faire échouer
le plan divin au sujet des captifs qui devaient être une source de
bénédictions pour toutes les nations païennes.
Mais le Seigneur en décida autrement. Tous ne fléchirent pas le
genou devant le symbole païen. Au sein de la multitude des adora-
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teurs, trois hommes étaient fermement résolus à ne pas déshonorer
le Dieu du ciel en se prosternant devant cette statue. Ils adoraient le
Rois des rois et le Seigneur des seigneurs ; ils ne s’agenouilleraient
devant aucun autre.
On vint en informer Nebucadnetsar, alors au comble de la gloire.
Certains courtisans, parmi les sages du royaume, jaloux des hon-
neurs conférés aux fidèles compagnons de Daniel, furent heureux
d’apprendre au roi que des Juifs avaient refusé d’exécuter son décret.
“O roi, vis éternellement ! lui dirent-ils, il y a des Juifs à qui tu as
remis l’intendance de la province de Babylone, Schadrac, Méschac
et Abed-Nego, hommes qui ne tiennent aucun compte de toi, ô roi ;
ils ne servent pas tes dieux, et ils n’adorent point la statue d’or que
tu as élevée.”
Le roi ordonna aussitôt que ces trois hommes lui fussent amenés.
“Est-ce de propos délibéré, leur dit-il ... que vous ne servez pas mes
dieux, et que vous n’adorez pas la statue d’or que j’ai élevée ?” Et
il les invita en les menaçant à s’unir à la multitude des adorateurs.
Puis, leur montrant la fournaise ardente, il leur rappela que s’ils