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Prophètes et Rois
C’est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse et
qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la science à
ceux qui ont de l’intelligence. Il révèle ce qui est profond et caché,
il connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec
lui. Dieu de mes pères, je te glorifie et je te loue de ce que tu m’as
donné la sagesse et la force, et de ce que tu m’as fait connaître ce
que nous t’avons demandé, de ce que tu nous as révélé le secret du
roi.”
Daniel se rendit ensuite immédiatement auprès d’Arjoc, qui avait
reçu l’ordre du roi de faire périr tous les sages de Babylone, et il lui
dit : “Ne fais pas périr les sages de Babylone ! Conduis-moi devant
le roi, et je donnerai au roi l’explication.” Arjoc introduisit aussitôt
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Daniel devant le monarque, et il lui parla en ces termes : “J’ai trouvé
parmi les captifs de Juda un homme qui donnera l’explication au
roi.”
Voici donc le jeune captif hébreu, calme et en pleine possession
de lui-même, en présence du plus puissant monarque de la terre. Dès
ses premières paroles, il déclina tout honneur personnel, et exalta
le Seigneur, source de toute sagesse. A la question angoissée du
roi : “Es-tu capable de me faire connaître le songe que j’ai eu et son
explication ?” il répondit : “Ce que le roi demande est un secret que
les sages, les astrologues, les magiciens et les devins ne sont pas
capables de découvrir au roi. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui
révèle les secrets, et qui a fait connaître au roi Nebucadnetsar ce qui
arrivera dans la suite des temps.
”Voici ton songe, dit Daniel, et les visions que tu as eues sur
ta couche. Sur ta couche, ô roi, il t’est monté des pensées touchant
ce qui sera après ces temps-ci ; et celui qui révèle les secrets t’a
fait connaître ce qui arrivera. Si ce secret m’a été révélé, ce n’est
point qu’il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les
vivants ; mais c’est afin que l’explication soit donnée au roi, et que
tu connaisses les pensées de ton cœur.
”O roi, tu regardais, et tu voyais une grande statue ; cette statue
était immense, et d’une splendeur extraordinaire ; elle était debout
devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était
d’or pur ; sa poitrine et ses bras étaient d’argent ; son ventre et ses
cuisses étaient d’airain ; ses jambes, de fer ; ses pieds, en partie de
fer et en partie d’argile. Tu regardais, lorsqu’une pierre se détacha