Jérémie
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gement radical se produise. La confiance placée dans le temple et
ses services serait vaine. Les rites et les cérémonies ne pourraient
servir d’expiation pour le péché. Se dire le peuple élu n’avait aucune
importance ; seule une réforme du cœur et de la conduite pouvait
sauver de l’inévitable conséquence d’une transgression continuelle.
C’est ainsi que, “dans les villes de Juda et dans les rues de Jéru-
salem”, ce message de Jérémie se répandait : “Ecoutez les paroles de
cette alliance — les préceptes du Seigneur, tels qu’ils sont mention-
nés dans les saintes Ecritures — et mettez-les en pratique
!” C’est
ainsi que s’exprimait le prophète alors qu’il se tenait debout dans le
parvis du temple, au début du règne de Jojakim. L’histoire du peuple
d’Israël était brièvement passée en revue. Dieu avait contracté avec
lui cette alliance : “Ecoutez ma voix, et je serai votre Dieu, et vous
serez mon peuple ; marchez dans toutes les voies que je vous pres-
cris, afin que vous soyez heureux.” Cette alliance avait été rompue
avec impudence et à maintes reprises. Le peuple élu avait “suivi les
conseils, les penchants de son mauvais cœur, il avait été en arrière et
non en avant
.
“Pourquoi donc, demandait le Seigneur, ce peuple de Jérusalem
s’abandonne-t-il à de perpétuels égarements
?” Le prophète répon-
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dait que c’était parce qu’il n’avait pas obéi à la voix de l’Eternel,
son Dieu, et avait refusé de revenir à de meilleurs sentiments
“La vérité a disparu, constatait le prophète, elle s’est retirée de leur
bouche.” “Même la cigogne connaît dans les cieux sa saison ; la
tourterelle, l’hirondelle et la grue observent le temps de leur arri-
vée ; mais mon peuple ne connaît pas la loi de l’Eternel.” “Ne les
châtierais-je pas pour ces choses-là, dit l’Eternel, ne me vengerais-je
pas d’une pareille nation
?”
Le moment était venu pour les Israélites de sonder leurs cœurs.
Pendant le règne de Josias, ils avaient quelque raison d’espérer ;
mais il n’était plus là pour intercéder en leur faveur ; il avait péri
au cours d’un combat. Les péchés de la nation avaient dépassé la
limite, aucune intercession n’était plus possible. “Quand Moïse et
14.
Jérémie 11 :6
15.
Jérémie 7 :23, 24
16.
Jérémie 8 :5
17.
Voir
Jérémie 5 :3
18.
Jérémie 7 :28 ; 8 :7 ; 9 :9