Manassé et Josias
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après son accession au pouvoir, alors qu’il s’adonnait à son impiété
provocante, il fut tué par ses propres serviteurs, dans son palais, et
“le peuple du pays établit roi Josias, son fils, à sa place
.
Avec l’arrivée de Josias au trône, qui régna trente et un ans, ceux
dont la foi était restée pure commencèrent à espérer que l’apostasie
de Juda aurait une fin ; car le nouveau roi, bien qu’âgé de huit ans
seulement, craignait Dieu. Dès le début de son règne, il fit “ce qui est
droit aux yeux de l’Eternel, et il marcha dans toute la voie de David,
son père ; il ne s’en détourna ni à droite ni à gauche
. Bien que fils
d’un roi apostat, bien qu’assailli par la tentation de suivre l’exemple
de son père, et encouragé par quelques conseillers seulement dans
la voie du bien, Josias demeurait cependant fidèle au vrai Dieu.
Evitant les erreurs des générations précédentes, il décida de faire le
bien plutôt que de s’avilir dans le péché comme l’avaient fait son
père et son grand-père. Il ne se “détourna ni à droite ni à gauche”.
Appelé à occuper un poste de confiance, il résolut de se conformer
aux instructions données comme règle de conduite aux rois d’Israël.
Le Seigneur put, grâce à son obéissance, en faire un vase d’honneur.
Lorsque Josias commença son règne, et bien des années aupa-
ravant, les fidèles de Juda se demandaient si les promesses divines
faites à Israël seraient jamais réalisées. A vues humaines, le dessein
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de Dieu en faveur du peuple élu semblait presque relever du domaine
de la chimère. L’apostasie des siècles écoulés s’était accentuée au
cours des années précédentes, dix tribus d’Israël avaient été disper-
sées parmi les païens. Seuls Juda et Benjamin subsistaient encore,
et ces tribus semblaient être à la veille d’une catastrophe morale et
nationale. Les prophètes avaient commencé à prédire la ruine totale
de la ville opulente, où se trouvait le temple construit par Salomon
et où se concentraient tous les espoirs terrestres relatifs à la grandeur
nationale d’Israël. Dieu allait-il se détourner de ceux qui avaient
placé en lui leur confiance ? Devant les persécutions continuelles
des justes et la prospérité apparente des méchants, ceux qui étaient
restés fidèles au vrai Dieu pouvaient-ils espérer des jours meilleurs ?
Ces questions angoissantes étaient posées par le prophète Haba-
kuk. Considérant la situation des fidèles de son époque, il exhalait
7.
2 Chroniques 33 :23, 25
8.
2 Rois 22 :2