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Prophètes et Rois
nations, dirigeaient maintenant leurs forces contre Juda ! Qu’impor-
tait si l’Assyrie disait avec orgueil : “De même que ma main a atteint
les royaumes des idoles, où il y avait plus d’images qu’à Jérusalem
et à Samarie, ce que j’ai fait à Samarie et à ses idoles, ne le ferai-je
pas à Jérusalem et à ses images
?” Mais Juda n’avait rien à craindre,
car il avait placé sa confiance en Dieu.
Le danger si longtemps prévu finit par survenir. Les armées
d’Assyrie, marchant de triomphe en triomphe, pénétrèrent dans le
royaume de Juda. Certains de la victoire, les chefs assyriens di-
visèrent leurs forces en deux armées ; l’une devait rencontrer les
Egyptiens, l’autre faire le siège de Jérusalem. L’unique espoir de
Juda résidait alors en Dieu. Toute assistance possible de la part de
l’Egypte avait été supprimée, et nulle autre nation n’était disposée à
tendre à Ezéchias une main secourable.
Les chefs de l’armée assyrienne, convaincus de la puissance
de leurs armées bien disciplinées, demandèrent alors à entrer en
pourparlers avec les principaux de Juda, dont ils exigèrent avec inso-
lence la reddition de Jérusalem. Cette demande était accompagnée
d’insultes et de blasphèmes contre le Dieu des Hébreux. L’affaiblis-
sement et l’apostasie d’Israël et de Juda avaient amené les nations à
ne plus craindre le nom de Jéhovah ; il était devenu au contraire un
sujet d’outrage continuel
“Dites à Ezéchias, dit alors Rabschaké, l’un des officiers supé-
rieurs de Sanchérib, aux principaux chefs de Juda : Ainsi parle le
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grand roi, le roi d’Assyrie : Quelle est cette confiance sur laquelle
tu t’appuies ? Tu as dit : Il faut pour la guerre de la prudence et de
la force. Mais ce ne sont que des paroles en l’air. En qui donc as-tu
placé ta confiance pour t’être révolté contre moi
?”
Les officiers conféraient hors des portes de la ville, mais les
sentinelles placées sur les murs les entendaient parler. Or, comme
les envoyés du roi d’Assyrie faisaient à haute voix leurs propositions,
les chefs de Juda leur demandèrent de parler en araméen et non en
langue judaïque, afin que le peuple ne puisse avoir connaissance des
détails des pourparlers. Mais Rabschaké, méprisant cette proposition,
éleva la voix, et continua à parler en langue judaïque. “Ecoutez, dit-
8.
Ésaïe 10 :10, 11
9.
Voir
Ésaïe 52 :5
10.
2 Rois 18 :19, 20