Chapitre 25 — L’appel d’Esaïe
            
            
              Le long règne d’Ozias
            
            
            
            
               au pays de Juda et de Benjamin, fut
            
            
              caractérisé par une prospérité que n’avait connue aucun monarque
            
            
              depuis la mort de Salomon, mort qui remontait à près de deux siècles.
            
            
              Il gouverna avec sagesse pendant longtemps. Grâce à la bénédiction
            
            
              d’en haut, ses armées reconquirent certains territoires perdus au
            
            
              cours des années précédentes. Des villes furent reconstruites et
            
            
              fortifiées ; la position de la nation par rapport aux peuples voisins
            
            
              fut solidement renforcée. Le commerce refleurit, et les richesses
            
            
              des nations affluèrent à Jérusalem. La renommée d’Ozias “s’étendit
            
            
              au loin, car il fut merveilleusement soutenu jusqu’à ce qu’il devînt
            
            
              puissant
            
            
            
            
              .
            
            
              Cette prospérité n’était cependant pas accompagnée d’une re-
            
            
              naissance spirituelle correspondante. Les services du temple conti-
            
            
              nuaient à se faire comme auparavant, et des multitudes s’assem-
            
            
              blaient pour adorer le Dieu vivant ; mais peu à peu l’orgueil et le
            
            
              formalisme succédèrent à l’humilité et à la sincérité. Il est dit d’Ozias
            
            
              [232]
            
            
              que, “lorsqu’il fut puissant, son cœur s’éleva pour le perdre. Il pécha
            
            
              contre l’Eternel, son Dieu
            
            
            
            
              ” Ozias pécha donc par orgueil, ce qui
            
            
              eut des conséquences désastreuses. Il viola un commandement for-
            
            
              mel qui ne permettait qu’aux descendants d’Aaron d’officier comme
            
            
              prêtres. Il pénétra dans le sanctuaire “pour brûler des parfums sur
            
            
              l’autel”. Azaria, le grand prêtre, et les sacrificateurs le reprirent, et
            
            
              le supplièrent de ne pas se livrer à cet acte. “Tu commets un péché,
            
            
              lui dirent-ils, et cela ne tournera pas à ton honneur
            
            
            
            
              ”
            
            
              Ozias se mit dans une violente colère. Comment osait-on le
            
            
              réprimander ainsi, lui, le roi ? Mais il ne put s’opposer aux protesta-
            
            
              tions unanimes de ceux qui représentaient l’autorité religieuse et qui
            
            
              lui interdisaient de profaner le sanctuaire. Alors qu’il était là, plein
            
            
              1. Connu aussi sous le nom d’Azaria
            
            
              2.
            
            
              2 Chroniques 26 :15
            
            
              3.
            
            
              2 Chroniques 26 :16
            
            
              4.
            
            
              2 Chroniques 26 :16, 18
            
            
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