Le déluge
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du jugement et de la destruction des hommes impies
” Un autre
orage s’approche. Une fois encore, la colère de Dieu frappera la
terre et détruira le péché avec les pécheurs. L’iniquité qui perdit
les antédiluviens règne actuellement dans le monde. Les hommes
ont banni de leur cœur la crainte de Dieu. Sa loi est traitée avec
indifférence, sinon avec mépris. La mondanité effrénée de notre
génération ne le cède en rien à celle qui caractérisait le temps de
Noé. Cela a été prédit : “Dans les jours qui précédèrent le déluge,
on mangeait et on buvait, on se mariait et on donnait en mariage,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, et les hommes ne s’avisèrent
de rien jusqu’au moment où vint le déluge qui les emporta tous. Il
en sera de même à l’avènement du Fils de l’homme
”
Par ces paroles, Jésus n’entendait pas condamner les antédilu-
viens de ce qu’ils mangeaient ou buvaient. C’est lui qui leur avait
donné à profusion les fruits de la terre pour subvenir à leurs besoins
physiques. Où ils péchaient, c’était en usant de ces bienfaits sans
gratitude envers celui qui les leur prodiguait, et en se livrant sans re-
tenue à la satisfaction de leurs appétits. Il était légitime de se marier,
puisque le mariage remonte à la création du monde, et que Dieu, son
auteur, l’a entouré de dispositions destinées à en conserver la beauté
et la sainteté. Mais ces règles avaient été oubliées et le mariage avait
été perverti et transformé en un moyen d’assouvir les passions.
Aujourd’hui, nous sommes témoins d’un même état de choses.
L’appétit règne en maître. On voit des gens qui se disent disciples de
Jésus-Christ, qui occupent une place honorable dans l’Église, manger
et boire avec les mondains jusqu’à l’intempérance. On ne s’aper-
çoit pas qu’avec des facultés mentales et spirituelles émoussées, on
s’expose à succomber aux passions inférieures. Des multitudes de
gens, ne reconnaissant aucune obligation morale de maîtriser les
désirs sensuels, deviennent esclaves de leurs convoitises. On ne vit
que pour la satisfaction des sens et l’on borne ses pensées à la vie
présente. Dans toutes les couches sociales, le luxe, la parade, le gas-
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pillage sont à l’ordre du jour. La justice et la probité sont sacrifiées
à l’amour de l’argent. Les pauvres sont opprimés, et la vente des
“corps et des âmes d’hommes” va son train. Le vol, la fraude et la
* .
2 Pierre 3 :5-7
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Matthieu 24 :38, 39