Page 61 - Patriarches et Proph

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Seth et Hénoc
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sances religieuses et scientifiques, sont restées sans parallèle. C’est
une erreur de supposer que, vivant fort longtemps, ils arrivaient très
tard à maturité. Leurs facultés mentales s’éveillaient de bonne heure,
et les gens pieux continuaient à augmenter leurs connaissances et
leur sagesse durant tout le cours de leur existence. D’illustres sa-
vants de notre temps, placés à côté d’antédiluviens du même âge,
paraîtraient très inférieurs tant du point de vue intellectuel que du
point de vue physique. Au fur et à mesure que la durée de la vie
s’est raccourcie et que la vigueur physique a diminué, les facultés
mentales de l’homme ont décliné. Aujourd’hui, des hommes qui
se sont consacrés à certaines études durant une période de vingt à
cinquante ans font l’admiration de leurs contemporains. Mais que
sont les connaissances acquises par eux comparées à celles des anté-
diluviens, dont les facultés mentales et physiques se développaient
durant des siècles ?
Nous reconnaissons que notre époque bénéficie des connais-
sances accumulées par les hommes du passé. Les géants de la pensée
qui ont réfléchi, étudié, écrit, nous ont laissé leurs travaux. Mais com-
bien leur étaient supérieurs ceux des générations des premiers âges
qui, durant des siècles, eurent parmi eux un homme que Dieu avait
formé “à son image”, qu’il avait déclaré “très bien”, et instruit dans
tous les domaines du monde matériel ! Adam apprit l’histoire de la
création de la bouche même du Créateur. Il assista aux événements
de neuf cents ans, et ses descendants firent leur profit de ses connais-
sances. Les antédiluviens, il est vrai, n’avaient ni livres ni annales à
consulter. En revanche, leur mémoire, aussi extraordinaire que leur
vigueur physique et mentale, était à même, non seulement d’enregis-
trer ce qu’ils entendaient, mais de le transmettre à leur postérité sans
la moindre altération. En outre, durant des siècles, neuf générations
contemporaines purent se consulter et faire mutuellement échange
de leurs connaissances.
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Les facilités dont jouissaient les hommes de cet âge pour s’ins-
truire dans la connaissance de Dieu par le moyen de ses œuvres sont
restées inégalées. Loin que cette époque ait été une ère de ténèbres
religieuses, ce fut une période de grandes lumières. Tous ceux qui
en avaient le désir pouvaient se renseigner auprès d’Adam. Jésus et
les anges instruisaient les âmes pieuses. Un témoin silencieux de la
vérité, c’était le Paradis, qui demeura des siècles sur la terre. C’est à