Chapitre 61 — Saül rejeté par Dieu
            
            
              Saül n’était pas sorti à son honneur de l’épreuve de Guilgal : il
            
            
              avait jeté le discrédit sur le service divin. Bien que la censure de
            
            
              Samuel fût empreinte d’une affection vraiment paternelle, le roi,
            
            
              assombri et mortifié, avait dès lors évité la présence du prophète.
            
            
              L’erreur de Saül n’était cependant pas irréparable, et Dieu lui donna
            
            
              l’occasion de la racheter en manifestant une foi entière en sa parole
            
            
              et une exacte obéissance à sa volonté. Il pourrait ainsi montrer s’il
            
            
              voulait rester fidèle au Seigneur et digne de conduire son peuple.
            
            
              Samuel se rendit auprès du roi et lui annonça qu’il venait de la
            
            
              part de celui qui l’avait appelé au trône. “Ainsi parle l’Éternel des
            
            
              armées, lui dit-il : Je veux demander compte à Amalek de ce qu’il fit
            
            
              à Israël, quand il lui barra le chemin à sa sortie d’Égypte. Va donc,
            
            
              frappe les Amalécites, et voue à l’interdit tout ce qui leur appartient.
            
            
              Tu seras pour eux sans pitié ; tu feras mourir hommes et femmes,
            
            
              enfants et nourrissons, bœufs et brebis, chameaux et ânes
            
            
            
            
              ”
            
            
              Les Amalécites avaient été les premiers à faire la guerre à Is-
            
            
              raël. Pour ce péché, comme pour leur insolence envers Dieu et leur
            
            
              [614]
            
            
              idolâtrie avilissante, le Seigneur avait fait prononcer sur eux une
            
            
              sentence de destruction par l’intermédiaire de Moïse. Il avait fait
            
            
              conserver par écrit le souvenir de leur cruauté envers Israël et avait
            
            
              donné cet ordre : “Tu effaceras la mémoire d’Amalek de dessous
            
            
              le ciel. Ne l’oublie pas
            
            
            
            
              ” L’exécution de cette sentence avait été
            
            
              différée pendant quatre siècles durant lesquels les Amalécites ne
            
            
              s’étaient pas détournés de leurs péchés. Et Dieu savait que si c’eût
            
            
              été en leur pouvoir, ils eussent extirpé et son peuple et son culte de
            
            
              dessus la terre. Le temps était donc venu de mettre à exécution un
            
            
              jugement si longtemps suspendu.
            
            
              Le long support que Dieu exerce envers les méchants les enhardit
            
            
              dans le crime. Mais, pour être longtemps retardé, leur châtiment n’en
            
            
              est que plus certain et plus terrible. “L’Éternel se lèvera, comme
            
            
              * .
            
            
              Voir
            
            
              1 Samuel 15
            
            
              * .
            
            
              Deutéronome 25 :19
            
            
              , voir Crampon, Segond, Lausanne
            
            
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