Page 577 - Patriarches et Proph

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La présomption de Saül
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lui avait fait dire par Samuel qu’il révélerait, à ce moment-là, ce
qu’Israël devait faire en cette circonstance, ce qui équivalait à la
promesse d’une délivrance merveilleuse au moyen des quelques
hommes qui lui étaient restés fidèles. Saül n’en donna pas moins
cet ordre : “Amenez-moi l’holocauste
, et, armé de pied en cap, il
offrit le sacrifice sur l’autel.
“Alors qu’il finissait de l’offrir, voici que Samuel arriva. Saül
sortit au-devant de lui pour le saluer.” Il était si satisfait de lui-
même et de ce qu’il venait de faire, qu’il s’attendait à recevoir des
félicitations plutôt qu’une censure.
Le visage de Samuel exprimait une profonde angoisse. A sa
question : “Qu’as-tu fait ?” Saül osa se justifier de l’acte qu’il venait
de commettre. “Quand j’ai vu, dit-il, que le peuple commençait à se
disperser, que tu n’arrivais point au jour fixé, et que les Philistins
étaient rassemblés à Micmas, je me suis dit : Les Philistins vont
tomber sur moi à Guilgal, et je ne me suis pas encore rendu l’Éternel
favorable. Ainsi j’ai dû prendre sur moi d’offrir l’holocauste.
”Samuel dit à Saül : Tu as agi follement, tu n’as pas observé
le commandement que l’Éternel, ton Dieu, t’avait donné. L’Éternel
aurait affermi à toujours ta royauté sur Israël ; mais maintenant ta
royauté ne sera pas durable. L’Éternel s’est choisi un homme selon
son cœur, et il l’a destiné à être le chef de son peuple. ... Puis Samuel
se leva et monta de Guilgal à Guibéa de Benjamin.”
Israël passait par une heure de crise. Il devait ou cesser d’être le
peuple de Dieu ou maintenir le principe sur lequel la monarchie était
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fondée — celui de la souveraineté du ciel. S’il voulait consentir à être
entièrement au Seigneur et lui subordonner toute autorité humaine,
Dieu continuerait d’être son Dominateur et son Défenseur. Un gou-
vernement qui ne reconnaîtrait pas la suprématie du Très-Haut ne
pourrait jamais prospérer. Par la faute qu’il venait de commettre, le
fils de Kis s’était montré indigne de la qualité de vice-roi de Dieu
auprès de son peuple. En conséquence, le plan divin s’accomplirait
par quelqu’un d’autre. Le gouvernement d’Israël serait confié à un
homme qui régnerait selon la volonté du ciel.
Nous ne connaissons pas toujours toute la portée d’une épreuve.
Il n’y a de sécurité pour nous que dans l’obéissance à la Parole de
* .
Voir
1 Samuel 13