Page 569 - Patriarches et Proph

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Le premier roi d’Israël
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vu ces signes se produire, agis selon les circonstances ; car Dieu est
avec toi !”
Saül reprit son chemin. Tout arriva comme le prophète l’avait
prédit. Près de la frontière de Benjamin, on l’informa que les ânesses
avaient été retrouvées. Non loin du chêne de Thabor, il rencontra
trois hommes qui allaient adorer Dieu à Béthel. L’un d’eux portait
trois chevreaux, l’autre trois pains, et le troisième une outre de vin
pour le festin du sacrifice. Ils firent à Saül la salutation ordinaire,
puis ils lui offrirent deux pains. Arrivé en sa propre ville, à Guibéa, il
rencontra “une troupe de prophètes descendant du haut lieu, précédés
de luths, de tambourins, de flûtes et de harpes, et qui chantaient les
louanges de Dieu”. Lorsque Saül se fut approché d’eux, il s’associa
à leurs cantiques d’actions de grâces et se mit à prophétiser avec eux.
Sa parole fut si éloquente, il apporta tant de ferveur à cet exercice,
que ceux qui l’avaient connu s’écriaient : “Qu’est-il arrivé au fils de
Kis ? Saül est-il aussi au nombre des prophètes ?”
Au cours de ce service divin tenu par les prophètes, un grand
changement s’opéra en Saül. La lumière du Saint-Esprit, faite de
pureté et de sainteté, brilla dans son cœur, en bannit les ténèbres et
le révéla à lui-même tel qu’il était devant Dieu. Il entrevit la beauté
d’une vie sainte. Le plan du salut qui, jusqu’alors, lui semblait vague
et obscur, s’ouvrit devant son intelligence. Appelé à entrer en lutte
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contre le péché et contre Satan, il sentit qu’il n’aurait de force qu’en
Dieu, et le Seigneur le remplit de courage et de sagesse pour ses
futurs devoirs.
L’onction royale de Saül n’avait pas été portée à la connaissance
de la nation, et le choix de Dieu devait être indiqué par le sort.
Samuel convoqua alors le peuple à Mitspa. Après avoir imploré la
bénédiction du ciel sur l’événement de la journée, on procéda à la
cérémonie du sort, dont la multitude attendit le résultat en silence. La
tribu, la famille et la maison furent successivement désignées, puis
le sort tomba sur Saül, fils de Kis. Mais celui-ci n’était pas dans la
foule. Accablé par le sentiment de la responsabilité qui allait tomber
sur ses épaules, il s’était retiré à l’écart. On le ramena au sein de
l’assemblée, qui admira sa démarche royale et sa taille majestueuse.
“Il les dépassait tous de la tête.” Samuel lui-même, en le présentant
au peuple, s’écria : “Voyez-vous celui que l’Éternel a choisi ? Il n’a
pas son pareil dans le peuple entier.” Pour toute réponse, la multitude,