Page 539 - Patriarches et Proph

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Héli et ses fils
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fut alors plus possible de fermer les yeux. Torturé par le chagrin, il
ne put garder le silence plus longtemps. Mais ses fils, qui avaient
grandi dans l’impiété, ne furent pas touchés de sa détresse. Ses
douces réprimandes ne firent sur eux aucune impression et ne les
amenèrent pas à changer de conduite. Pour faire son devoir, Héli
aurait dû les destituer et les condamner à mort. Mais il n’osa pas
les déshonorer publiquement, et il les maintint dans leur fonction,
leur permettant ainsi de continuer à discréditer la cause de Dieu.
Obstinément infidèle à sa tâche, le juge d’Israël allait connaître
l’intervention divine.
“Un homme de Dieu alla trouver Héli, et lui dit : Ainsi parle
l’Éternel : Ne me suis-je pas clairement révélé à la maison de ton
père, quand Israël était en Égypte, au service du Pharaon ? Je l’ai
choisi parmi toutes les tribus d’Israël pour être mon prêtre, pour
monter à mon autel, pour faire fumer les parfums et porter l’éphod en
ma présence, et j’ai donné à la maison de ton père tous les sacrifices
offerts par les enfants d’Israël. Pourquoi foulez-vous aux pieds les
sacrifices que j’ai institués dans ma demeure ? Tu honores tes fils
plus que moi, et vous vous engraissez des prémices de toutes les
offrandes d’Israël, mon peuple ! C’est pourquoi, ainsi dit l’Éternel,
arrière de moi cette pensée ! Car j’honore ceux qui m’honorent, mais
ceux qui me méprisent seront livrés au mépris. ... Et je m’établirai
un prêtre fidèle, qui agira selon mon cœur et selon mon désir. Je lui
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bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant mon Oint.”
Dieu accusait Héli d’honorer ses fils plus que lui. Au lieu de
livrer à l’infamie leur conduite abominable, il avait préféré jeter le
discrédit sur le service de Dieu. Ceux qui, dans leur affection aveugle,
abandonnent leurs enfants à leurs égarements, les honorent plus que
Dieu, puisqu’ils sont plus soucieux de leur plaire que d’honorer le
culte du Seigneur.
En sa qualité de grand prêtre et de juge en Israël, Héli était
responsable de l’état moral et religieux du peuple de Dieu et plus
particulièrement de la conduite de ses fils. Après avoir cherché en
vain à remédier au mal par des moyens pacifiques, au lieu de recourir
à des mesures plus sévères, il s’était montré incapable de maintenir
Israël dans un état de pureté, ce qui lui attirait le déplaisir de Dieu.
Ceux qui n’ont pas le courage de condamner le mal, qui sont trop
indolents ou trop indifférents pour purifier leur famille, ou l’Église