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Patriarches et Prophètes
de présenter les sacrifices avait été réglée de la façon la plus précise.
Mais ces hommes impies, méprisant toute autorité jusque dans le
service de l’Éternel, ne tenaient aucun compte des règlements relatifs
aux sacrifices préfigurant la mort du Sauveur, et destinés à conserver
dans les cœurs la foi au Rédempteur à venir.
Les sacrifices de prospérité étant surtout une expression de recon-
naissance envers Dieu, on ne devait brûler sur l’autel que la graisse.
Une portion spécifiée était réservée au prêtre, et la part principale
devait être rendue à l’offrant. Il la consommait avec ses amis en un
festin où tous manifestaient leur gratitude envers le grand sacrifice
qui devait être offert pour le péché du monde.
Loin de s’associer à la solennité de ce service symbolique, les
fils d’Héli ne songeaient qu’à en tirer des avantages personnels. Au
lieu de se contenter de la part qui leur était attribuée, ils réclamaient
une portion additionnelle. Plus que cela, ils prétendaient avoir le
droit de choisir les morceaux qui leur plaisaient, et si on les leur
refusait, ils menaçaient de s’en emparer de force. Le grand nombre
de ces offrandes aux fêtes annuelles leur donnait ainsi l’occasion de
s’enrichir aux dépens des adorateurs.
Cette conduite scandaleuse enleva au service divin sa solennité
et attira le mépris sur les offrandes faites à l’Éternel
On ne songea
plus au grand sacrifice prototype vers lequel tous les regards auraient
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dû être dirigés. Et ainsi, “le péché de ces jeunes hommes était très
grand aux yeux de l’Éternel”.
Mais il y avait plus : ces prêtres indignes déshonoraient leur
saint office par le libertinage et on les laissait souiller le temple
de l’Éternel par leur présence ! Outrés de l’inconduite d’Hophni et
de Phinées, un grand nombre de gens cessèrent de fréquenter les
cérémonies nationales. Le service de Dieu était méprisé et aban-
donné, et les gens enclins au mal s’y adonnaient avec d’autant plus
d’impudence. La corruption et l’idolâtrie se répandaient parmi le
peuple.
Héli, qui avait commis une grande erreur en confiant à ses fils
l’administration des choses saintes, excusait leur dérèglement sous
un prétexte ou sous un autre. Les choses en arrivèrent au point où
le peuple vint se plaindre des actes de violence de ses fils. Il ne lui
* .
Voir
1 Samuel 2 :12-36