Page 518 - Patriarches et Proph

Basic HTML Version

514
Patriarches et Prophètes
sa famille. L’homme qui avait abattu l’idolâtrie finit par la ramener
au sein de son peuple.
Peu de personnes se font une juste idée de la portée de leurs
actes et de leurs paroles. Seul l’avenir dira l’influence exercée par les
erreurs des parents sur leurs enfants et petits-enfants, dont ils devront
rendre compte. Il y a plus : nos paroles et nos actes produisent sur
nous-mêmes des réactions bienfaisantes ou déplorables. Cette pensée
donne à la vie présente une solennité redoutable et doit nous pousser
à demander à Dieu de nous guider.
Les hommes occupant de très hautes situations peuvent nous
égarer. Les plus sages sont sujets à l’erreur et les plus forts peuvent
trébucher. Il nous faut constamment recevoir la lumière d’en haut.
Notre sécurité consiste à mettre toute notre confiance en celui qui a
dit : “Suis-moi.”
Après la mort de Gédéon, “les enfants d’Israël ... ne se souvinrent
pas de l’Éternel, leur Dieu, qui les avait délivrés de la main de tous
les ennemis d’alentour ; et ils ne témoignèrent aucune gratitude à
la maison de Jérubbaal-Gédéon, pour tout le bien qu’il avait fait à
Israël”. Le peuple oublia ce qu’il devait à son chef et libérateur, et
choisit comme roi son fils naturel Abimélec qui, pour affermir son
trône, assassina tous les fils légitimes de son père, sauf un seul. Les
hommes qui abandonnent la crainte de Dieu s’éloignent rapidement
des voies de l’honneur et de la vertu. Mais le sentiment de la mi-
séricorde divine porte à la reconnaissance envers ceux qui, comme
Gédéon, ont été des instruments de bénédiction pour leurs contempo-
rains. Aussi la cruauté d’Israël envers la famille de Gédéon n’a-t-elle
rien d’étonnant de la part d’un peuple qui manifestait envers Dieu
une si noire ingratitude.
[543]
Après la mort d’Abimélec, sous l’administration de juges crai-
gnant Dieu, les progrès de l’idolâtrie cessèrent pour un temps. Mais
Israël retomba bientôt dans les pratiques des peuples d’alentour.
Dans les tribus du nord, les dieux de Tyr et de Sidon avaient beau-
coup d’adorateurs. Dans le sud-ouest, on s’attachait aux idoles des
Philistins, et dans l’est, à celles de Moab et d’Ammon, qui avaient
détourné du vrai Dieu le cœur de leurs pères. Mais l’apostasie ne
tarda pas à apporter avec elle son châtiment. Les Ammonites sou-
mirent les tribus orientales, puis, traversant le Jourdain, ils envahirent
le territoire de Juda et d’Éphraïm, tandis qu’à l’ouest, montant de