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Patriarches et Prophètes
pays. Tous les enfants de Jacob étaient alors appelés à saluer l’année
de rémission. Et on la saluait en effet, avec d’autant plus d’allégresse
qu’elle commençait à partir du grand jour des expiations où se faisait
la propitiation de tous les péchés d’Israël. Comme sous l’année
sabbatique, on ne devait ni ensemencer ni moissonner les champs.
Tout ce qu’ils produisaient était considéré comme appartenant aux
indigents. Au jubilé, certaines catégories d’esclaves hébreux — tous
ceux qui n’avaient pas été émancipés l’année sabbatique — étaient
mis en liberté.
Ce qui caractérisait surtout l’année du jubilé, c’était le retour de
tous les biens immobiliers à la famille du premier possesseur. Selon
les directives divines, le pays avait été partagé en lots ; la répartition
faite, il était positivement défendu d’y rien changer. On ne pouvait
vendre sa terre que si l’on y était contraint par la pauvreté. Au cas
où le possesseur d’un lot vendu ou ses parents désiraient le racheter,
l’acquéreur n’avait pas le droit d’en refuser la vente. De toute façon,
l’année du jubilé, la terre revenait automatiquement à son premier
propriétaire ou à ses héritiers.
“La terre ne sera point vendue à perpétuité, disait l’Éternel ; car
la terre est à moi, et vous êtes chez moi comme des étrangers et des
gens en séjour
” Il s’agissait de faire comprendre à Israël, d’une
part, que le pays qui lui était confié pendant un certain temps était
la propriété légitime de Dieu et, d’autre part, que ses occupants
étaient tenus d’avoir des égards tout particuliers pour les indigents,
ces derniers ayant, autant que les plus fortunés, le droit d’y occuper
leur place.
Tels étaient les règlements établis par un Créateur miséricor-
dieux pour diminuer la souffrance, projeter quelques rayons de soleil
dans la vie des déshérités et des malheureux, comme aussi de faire
briller dans les cœurs l’étoile de l’espérance. Le Seigneur désirait
aussi élever une barrière contre l’amour insatiable des richesses et
combattre le fléau qui résulte de l’accroissement continuel de la
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fortune dans certaines classes de la société, à savoir l’aggravation de
la misère chez les autres. En effet, sans frein, la puissance des riches
aboutit au monopole et les pauvres, tout aussi estimables aux yeux
du Seigneur, sont considérés et traités par leurs frères plus favorisés
* .
Lévitique 25 :23