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Le soin des pauvres
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caractérise les recommandations relatives aux pauvres. Bien que
Dieu eût promis à son peuple d’abondantes bénédictions, il n’avait
jamais dit que la pauvreté y serait entièrement inconnue. Il y aurait
toujours, dans le pays, des pauvres et des gens qui feraient appel
à la sympathie et à la bienfaisance. Comme aujourd’hui, on était
sujet au malheur, à la maladie et à des pertes matérielles. Mais aussi
longtemps qu’Israël fut fidèle aux divins préceptes, on n’y vit jamais
de mendiants, ni personne souffrant de la faim.
La loi de Dieu donnait aux pauvres le droit à une certaine portion
des produits du sol. Il était permis à chacun d’apaiser sa faim dans
le verger ou dans la vigne de son voisin. C’est en vertu de cette
tolérance que les disciples de Jésus avaient cueilli et mangé des épis
un jour de sabbat.
Tout ce qui restait dans les champs de blé, dans les vergers et
dans les vignes, après la récolte, appartenait aux pauvres : “Quand
tu feras la moisson dans ton champ, disait Moïse, si tu as oublié
une poignée d’épis dans le champ, tu ne retourneras point pour la
prendre. ...Quand tu auras secoué tes oliviers, tu ne reviendras pas
pour passer en revue chaque branche. ...Quand tu vendangeras ta
vigne, tu ne cueilleras pas les grappes qui y sont restées ; elles seront
pour l’étranger, pour l’orphelin et pour la veuve. Tu te souviendras
que tu as été esclave dans le pays d’Égypte
Il était tout particulièrement pourvu au soin des pauvres durant
la septième année. L’année sabbatique, comme on l’appelait, com-
mençait à la fin de la moisson. Au temps des semailles, qui suivaient
immédiatement la moisson, il ne fallait rien semer ; la vigne, au prin-
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temps, ne devait pas être cultivée. Cette année-là, on ne comptait
ni sur une moisson ni sur une vendange. On pouvait manger ce que
le sol produisait spontanément, mais il était interdit de rien emma-
gasiner. Les fruits de la terre étaient mis à la libre disposition des
étrangers, des orphelins et des veuves comme aussi des animaux des
champs
On se demandera comment le peuple pouvait vivre durant la
septième année, puisque la terre ne produisait que juste de quoi
subvenir aux besoins de ses habitants. Dieu y avait pourvu par cette
* .
Deutéronome 24 :19-22
;
Lévitique 19 :9, 10
* .
Exode 23 :10, 11
;
Lévitique 25 :5