Le passage du Jourdain
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Jourdain, Dieu avait déclaré à Josué : “Aujourd’hui, je commencerai
à t’élever aux yeux de tout Israël, afin qu’ils sachent que je serai avec
toi comme j’ai été avec Moïse.” Et en effet, “en ce jour-là, l’Éternel
éleva Josué aux yeux de tout Israël, et ils le craignirent comme ils
avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie”.
Cette éclatante manifestation de la puissance divine avait encore
pour but d’intensifier les craintes que le peuple d’Israël inspirait déjà
aux nations environnantes et de lui préparer ainsi un triomphe plus
facile et plus complet. Aussi, quand parvint aux rois des Amoréens et
des Cananéens la nouvelle que Dieu avait arrêté les eaux du Jourdain
devant les Hébreux, ils furent glacés d’effroi. Cinq rois de Madian,
Sihon, le puissant roi des Amoréens, et Og, roi de Basan, avaient
déjà péri. Et maintenant, les Israélites venaient de traverser des eaux
grossies et impétueuses ! Aux Cananéens, à eux-mêmes, à Josué
lui-même, des preuves irrécusables venaient d’être données que le
Dieu vivant, le Roi du ciel et de la terre, était au milieu de son peuple
et qu’il ne l’abandonnerait pas. L’épouvante fut générale chez les
peuples voisins.
Les Hébreux dressèrent leur premier campement en Canaan à
une petite distance du Jourdain. Josué y fit circoncire les enfants
d’Israël, et, à Guilgal, “ils célébrèrent la Pâque
. La suspension du
rite de la circoncision depuis la révolte de Kadès avait été pour Israël
un témoignage constant du fait que son alliance avec Dieu, dont
cette cérémonie était le symbole, avait été rompue. La cessation de
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la fête de la Pâque — mémorial de leur délivrance du pays d’Égypte
— avait, de même, été une marque du déplaisir de Dieu à l’occasion
de leur intention de retourner au pays de la servitude.
Or, les années de la réjection étant écoulées, Dieu reconnaissait
à nouveau Israël comme son peuple et il lui rendait le signe de
son alliance. Tous les hommes qui étaient nés dans le désert furent
circoncis. Puis Dieu dit à Josué : “Aujourd’hui, j’ai fait rouler loin
de vous l’opprobre de l’Égypte
” En mémoire de cet événement,
le lieu du campement fut appelé “Guilgal”, qui signifie : “j’ai fait
rouler”.
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Josué 5 :3, 10, 9
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Josué 5 :3, 10, 9