La révolte de Coré
363
au tabernacle en témoignage pour la postérité. Ce miracle trancha
définitivement la question du sacerdoce.
Il était désormais reconnu que Moïse et Aaron avaient été éta-
blis par autorité divine. Le peuple fut contraint d’accepter la triste
sentence qui le condamnait à mourir dans le désert. “Voici que nous
périssons ! s’écriait-on. Nous sommes perdus ; oui, nous sommes
tous perdus !” C’était confesser qu’Israël avait péché en se rebellant
contre ses chefs, et que Coré et sa bande avaient reçu le châtiment
qu’ils méritaient.
Sur un théâtre restreint, la révolte de Coré rappelait celle de
Lucifer, ses conséquences et l’esprit qui l’avait inspirée. C’étaient
l’orgueil et l’ambition qui l’avaient poussé à se plaindre du gouver-
nement de Dieu et à vouloir renverser l’ordre établi dans le ciel. Et
depuis sa chute, le but de Satan a été d’inculquer aux hommes le
même esprit d’envie et de mécontentement, la même soif des situa-
tions et des faveurs. C’est lui qui avait influencé Coré, Dathan et
Abiram pour exciter en eux l’amour des grandeurs, la méfiance et la
révolte. En poussant ces hommes à rejeter ceux que Dieu avait choi-
sis, il les avait amenés à secouer l’autorité du ciel, tout en se croyant
[382]
justes et en considérant ceux qui condamnaient courageusement
leurs péchés comme les suppôts de Satan !
Les mauvaises tendances qui ont donné naissance à la révolte
de Coré et préparé sa perte existent encore aujourd’hui. L’orgueil
et l’ambition se rencontrent partout. Nourris et caressés, ces deux
penchants ouvrent la porte à l’envie et à la recherche des honneurs.
Le cœur qui s’y livre s’éloigne imperceptiblement de Dieu et se
dirige vers la zone de Satan. Semblables à Coré et à ses acolytes,
beaucoup d’hommes, même parmi les soi-disant disciples de Jésus,
sont à tel point dévorés par le désir d’occuper de hautes situations
qu’ils sont prêts, pour s’assurer des partisans, à sacrifier la vérité, à
calomnier les hommes de Dieu, et même à les accuser des mobiles
égoïstes et honteux qui les animent. A force de répéter, contre toute
évidence, ces fausses accusations, ils finissent par les croire vraies.
Et, tout en sapant la confiance accordée aux serviteurs de Dieu, ils
finissent par se croire engagés dans une bonne œuvre et à se figurer
qu’ils rendent service à Dieu.
Les Hébreux n’aimaient pas se soumettre aux directives et aux
restrictions du Seigneur. Tout avertissement, tout frein les contrariait