Page 366 - Patriarches et Proph

Basic HTML Version

362
Patriarches et Prophètes
qui lui avaient été données de sa culpabilité. Satan, qui était sur les
lieux, pervertissait son jugement et l’aveuglait sur le chemin de la
destruction.
Au cri des révoltés, descendus dans les entrailles de la terre,
tout Israël s’était enfui en proie à une terreur panique, en s’écriant :
“Prenons garde que la terre ne nous engloutisse !” Mais, dès “le
lendemain, toute l’assemblée des enfants d’Israël murmura contre
Moïse et contre Aaron, en disant : vous avez fait mourir le peuple de
l’Éternel”. Ils étaient prêts à se livrer à des actes de violence contre
leurs conducteurs dévoués et désintéressés quand, au même moment,
la gloire divine apparut dans la nuée au-dessus du tabernacle. Une
voix se fit entendre, qui dit à Moïse et à Aaron : “Éloignez-vous du
milieu de cette assemblée, et je les consumerai en un instant.”
Fort de son bon droit, loin de s’enfuir et d’abandonner la congré-
gation à son sort au milieu de la catastrophe, Moïse reste, berger
fidèle, immobile auprès du troupeau qui lui a été confié. Il supplie
Dieu de ne pas détruire entièrement le peuple qu’il a choisi. Grâce
à son intercession, le bras de la justice divine sera arrêté et Israël,
désobéissant et rebelle, ne sera pas décimé.
[381]
Mais l’ange de la colère était déjà parti et semait la mort sur son
passage. Sur l’invitation de son frère, Aaron prit un encensoir et se
rendit en hâte au milieu de l’assemblée, debout “entre les morts et
les vivants” pour faire “expiation pour le peuple”. En même temps
que la fumée du parfum, les prières de Moïse montèrent vers Dieu
et la plaie fut arrêtée. Quatorze mille personnes, frappées à mort,
avaient payé de leur vie leurs récriminations et leur révolte.
Dieu donna ensuite une nouvelle preuve que le sacerdoce avait
été conféré à la famille d’Aaron. Chaque tribu fut invitée à préparer
un bâton et à y inscrire son nom. Sur celui de Lévi, on écrivit le
nom d’Aaron. “Moïse déposa ces bâtons devant l’Éternel, dans la
tente du témoignage.” La tribu dont le bâton fleurirait devait être
celle que Dieu avait choisie pour le sacerdoce. Le lendemain, “voici
que le bâton d’Aaron, pour la maison de Lévi, avait fleuri ; sur ce
bâton, des boutons avaient germé, des fleurs étaient écloses, et des
amandes avaient mûri
. On le fit voir au peuple puis on le conserva
* .
Voir
Nombres 17