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Patriarches et Prophètes
Il fendit des rochers dans le désert,
Et il en fit couler des torrents
Pour désaltérer son peuple.
De la pierre, il fit jaillir des ruisseaux ;
Il en fit sortir des eaux
Abondantes comme des fleuves
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Moïse avait frappé le rocher. Mais c’était le Fils de Dieu qui,
près de lui, bien que voilé par la colonne de nuée, en avait fait
jaillir des eaux vivifiantes. Moïse et les anciens, ainsi que toute la
congrégation qui se tenait à distance, contemplèrent la gloire de
Dieu sans se douter que, si la nuée s’était retirée, l’éclat foudroyant
de celui qu’elle enveloppait les eût frappés à mort.
Sous l’aiguillon de la soif, le peuple avait “tenté l’Éternel, en
disant : L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ?” Cette
incrédulité était criminelle ; aussi Moïse avait-il craint de voir les
jugements de Dieu s’abattre sur le peuple. En souvenir de ce péché,
il appela ce lieu Massa, “tentation”, et Mériba, “contestation”.
Un nouveau danger menaçait Israël. En raison de ses murmures,
Dieu permit qu’il fût attaqué par des ennemis. La tribu sauvage et
guerrière des Amalécites habitant cette région se jeta sur les gens
faibles et fatigués qui étaient restés à l’arrière. Comme l’ensemble du
peuple n’était pas à même de prendre les armes, Moïse chargea Josué
de former un corps d’armée composé d’hommes choisis de toutes
les tribus, et de les conduire dès le lendemain contre l’ennemi. Lui-
même, le bâton de Dieu à la main, allait se tenir sur une éminence
d’où l’on pouvait dominer le champ de bataille. Pendant le combat,
Moïse, accompagné d’Aaron et d’Hur, priait pour le succès de son
peuple, les bras étendus vers le ciel. On remarqua que lorsque les
mains du prophète étaient levées, Israël triomphait, tandis que si,
par lassitude, il les laissait retomber, c’était l’ennemi qui gagnait
du terrain. En conséquence, Aaron et Hur lui soutinrent les mains
jusqu’au coucher du soleil et l’ennemi fut mis en fuite.
En servant ainsi d’appui à Moïse, Aaron et Hur donnaient au
peuple une leçon. Ils montraient aux Hébreux qu’ils devaient, eux
aussi, soutenir leur chef dans sa tâche. L’attitude de Moïse était
également symbolique. Quand Israël se confiait en Dieu, l’Éternel
* .
Psaumes 78 :15, 16