La Pâque
239
tous ceux qui ne se conformeraient pas aux recommandations de
Dieu verraient leur premier-né frappé par le Destructeur.
C’est par son obéissance que le peuple hébreu devait faire preuve
de sa foi. De même, tous ceux qui espèrent être sauvés par les
mérites du sang de Jésus ne doivent pas oublier qu’ils ont eux-
mêmes quelque chose à faire pour assurer leur salut. S’il est vrai que
le Christ peut seul nous arracher à la pénalité due à nos péchés, il
n’est pas moins vrai que nous devons passer du péché à l’obéissance.
S’il est vrai que l’homme est sauvé par la foi et non par les œuvres,
il l’est aussi que la foi ne se prouve que par les œuvres. Dieu a livré
son Fils à la mort pour expier nos péchés ; il nous a donné la lumière
de la vérité ; il a ouvert devant nous le sentier de la vie, et nous a
accordé des avantages, des moyens de grâce et des privilèges : à
l’homme de coopérer avec ces moyens de salut ; à lui de mettre à
profit les secours que Dieu lui offre : de croire et d’obéir.
Moïse fit part à Israël de toutes les instructions divines concer-
nant leur délivrance. Quand il eut achevé, “le peuple s’inclina et se
prosterna
. La joyeuse perspective de l’émancipation ; la révélation
du châtiment effrayant qui attendait leurs oppresseurs ; les soucis et
les soins se rapportant à leur prochain départ, tout cela fit place un
instant à une profonde reconnaissance envers leur miséricordieux
Libérateur. Bon nombre d’Égyptiens qui avaient été amenés à ado-
rer le Dieu des Hébreux, vinrent alors demander à ceux-ci de les
recevoir sous leurs toits pendant que passerait l’ange exterminateur.
Accueillis avec joie, ils s’engagèrent dès ce moment à servir le Dieu
de Jacob, et à sortir de l’Égypte avec son peuple.
Les Israélites se conformèrent aux instructions données. Les
préparatifs du départ se firent avec célérité et dans le plus profond
secret. Les familles se rassemblèrent ; l’agneau pascal fut immolé ;
sa chair, rôtie au feu. On prépara les herbes amères et les pains sans
levain. Chaque père de famille, en qualité de prêtre et sacrificateur de
son foyer, aspergea de sang le linteau et les poteaux de sa porte. En
silence et à la hâte, on mangea l’agneau pascal. Dans une solennelle
attente, tout le peuple veillait et priait. Partout, le premier-né, depuis
l’adolescent jusqu’au petit enfant, en proie à une indicible terreur,
sentait battre son cœur avec violence. Partageant leur émotion, les
* .
Exode 12 :27