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Patriarches et Prophètes
quitta la place où il se trouvait. Mais tous les enfants d’Israël avaient
de la lumière dans les lieux qu’ils habitaient.” Le soleil et la lune,
objets de culte pour les Égyptiens, semblaient eux-mêmes frappés,
aussi bien que leurs adorateurs, par le pouvoir qui allait briser les
fers de la nation de l’Éternel.
Ce mystérieux fléau révélait à la fois la miséricorde de Dieu et sa
répugnance à détruire ses créatures. Avant de punir l’Égypte d’une
dernière plaie, la plus effroyable de toutes, il donnait à ce peuple
l’occasion de se repentir.
La peur arrache au Pharaon une nouvelle concession. A la fin du
troisième jour de ténèbres, il fait venir Moïse et consent au départ
des gens, mais non à celui des brebis et des bœufs. “Nos troupeaux
resteront avec nous ; il n’en restera pas un ongle”, réplique résolu-
ment le chef des Hébreux. “Nous ne saurons, en effet, que lorsque
nous serons arrivés, quelles victimes nous aurons à offrir à l’Éternel.”
A ces mots, la fureur du roi éclate dans toute sa violence : “Sors de
chez moi ! lui crie-t-il. Garde-toi de reparaître en ma présence ; car
le jour où tu verras mon visage, tu mourras ! Moïse répondit : Tu as
bien dit ; je ne reverrai plus ta face.”
“Moïse était très considéré, dans tout le pays d’Égypte, par les
serviteurs du Pharaon et par tout le peuple.” La crainte respectueuse
qu’on avait de lui — car on lui attribuait le pouvoir d’arrêter les
plaies — empêchait le Pharaon de lui faire du mal. Dans le peuple,
chacun désirait l’affranchissement des Israélites. C’étaient le roi
et les prêtres qui s’opposaient aux sommations de Moïse. Leur
acharnement devait durer jusqu’au dernier moment.
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