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Patriarches et Prophètes
“Le Pharaon, voyant qu’il avait du répit, endurcit son cœur.”
Alors, sur l’ordre de Dieu, Aaron étendit la main et, dans tout le
pays, la poussière de la terre se transforma en moustiques. Sommés
par le roi d’en faire autant, les magiciens s’en dirent incapables, et
chacun put constater que l’œuvre de Dieu était supérieure à celle de
Satan. Les magiciens eux-mêmes dirent au roi : “Le doigt de Dieu
est là !”
Le monarque demeurant sourd aux appels et aux avertissements
du ciel, un nouveau jugement devenait nécessaire. Pour qu’on ne
l’attribuât pas au hasard, le moment de son apparition fut prédit.
Une quantité de mouches venimeuses envahirent les maisons et
couvrirent le sol, au point que “tout le pays d’Égypte fut dévasté par
ces mouches”. C’étaient de gros insectes dont la piqûre était très
douloureuse pour les hommes et pour les bêtes. Comme cela avait
été prédit, la plaie ne s’étendit pas sur la terre de Gossen.
Le Pharaon donna alors aux Israélites la permission de sacrifier
à l’Éternel, mais sans sortir d’Égypte. Moïse refusa cette permission
et en donna la raison : “Il ne convient pas d’agir ainsi, dit-il ; car
les sacrifices que nous offririons à l’Éternel, notre Dieu, seraient
une abomination pour les Égyptiens. Et, si nous offrions, sous les
yeux des Égyptiens, des sacrifices qui leur sont en abomination,
ne pourraient-ils pas nous lapider ?” Les animaux que les Hébreux
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devaient sacrifier étaient regardés par les Égyptiens comme sacrés ;
en tuer un, même par accident, était considéré comme un acte digne
de mort. Moïse ayant renouvelé la proposition de s’éloigner de trois
journées de marche, le Pharaon céda et supplia les serviteurs de Dieu
de faire disparaître le fléau. Ils y consentirent, tout en l’avertissant
de ne pas les tromper. La plaie fut arrêtée, mais le roi, dont le cœur
s’endurcissait de plus en plus, retira ce qu’il avait promis.
Un coup plus terrible l’attendait : tout le bétail de l’Égypte qui
était aux champs se trouva frappé de mortalité. Les animaux sacrés,
aussi bien que les bêtes de somme : bœufs, brebis, chevaux, cha-
meaux et ânes, tout fut emporté. Comme on lui avait déclaré que
les Hébreux seraient indemnes de cette plaie, le Pharaon envoya des
messagers chez les Israélites pour vérifier la véracité de cette prédic-
tion : en effet, “il ne mourut pas un seul animal dans les troupeaux
des enfants d’Israël”.