Les plaies d’Egypte
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il s’est efforcé de bannir de bien des esprits la foi en Jésus comme
Fils de Dieu, et d’annuler l’offre miséricordieuse du salut éternel.
Le lendemain matin, Moïse et Aaron durent se rendre au bord
du fleuve, où le roi avait coutume de diriger ses pas pour y faire ses
dévotions au Nil qui, en raison de la fertilité et de la richesse qu’il
apporte à l’Égypte par ses débordements annuels, était considéré
comme un dieu. Les deux frères réitérèrent leur message ; puis,
étendant leur bâton, ils en frappèrent les eaux. Les ondes sacrées
se trouvèrent transformées en sang. Les poissons moururent, et une
odeur nauséabonde se répandit dans les airs. L’eau conservée dans
les citernes et dans les maisons fut également changée en sang. “Mais
les magiciens d’Égypte firent de même par leurs enchantements.... Le
Pharaon tourna le dos et revint dans sa maison, sans prêter attention
à ce prodige.” La plaie dura sept jours, mais resta sans effet.
Le bâton fut de nouveau étendu sur le fleuve, et il en sortit des
grenouilles qui se répandirent sur tout le pays. Elles infestèrent les
maisons, envahirent les chambres à coucher et jusqu’aux fours et aux
pétrins. Les Égyptiens, qui regardaient la grenouille comme sacrée,
n’osaient pas détruire cette peste gluante devenue intolérable. Ces
batraciens pullulaient jusque dans le palais du Pharaon, impatient
de les voir disparaître. Les magiciens, qui s’étaient évertués à en
produire, se déclaraient incapables de les extirper. Déconcerté, le
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roi fit chercher Moïse et Aaron et leur dit : “Intercédez auprès de
l’Éternel, pour qu’il éloigne les grenouilles de moi et de mon peuple ;
je laisserai partir votre peuple, afin qu’il puisse offrir des sacrifices à
l’Éternel.” On lui rappela ses fanfaronnades et on lui demanda de
fixer lui-même le moment de l’évacuation du fléau. Le roi fixa le
jour suivant, tout en espérant que, dans l’intervalle, les grenouilles se
retireraient d’elles-mêmes et lui épargneraient l’humiliation amère
de se soumettre au Dieu d’Israël. Au temps fixé, les grenouilles
moururent et dans tout le pays l’atmosphère fut empestée par ces
corps en décomposition.
Si Dieu les avait fait rentrer sous terre en un instant, le peuple
y aurait vu le résultat des enchantements de ses magiciens. Au
contraire, comme elles moururent et qu’on dut les entasser en mon-
ceaux, le Pharaon, ses savants et toute l’Égypte durent reconnaître
que cette apparition n’était pas l’effet de la magie, mais un jugement
du ciel.