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Patriarches et Prophètes
aille ; car tu sais combien de temps j’ai servi chez toi.” Laban, qui
n’ignorait pas que ses biens avaient augmenté depuis qu’ils étaient
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entre les mains de son gendre, le sollicita de rester davantage ; car,
lui dit-il, “j’ai reconnu que l’Éternel m’a béni à cause de toi
. Jacob
souligna : “Ce que tu avais avant moi était peu de chose ; mais depuis
mon arrivée, ton bien a beaucoup augmenté.”
Le temps passait. Laban constatait avec un vif dépit que Jacob
devenait “extrêmement riche” : il avait “de nombreux troupeaux,
des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes
. Ses
fils, partageant sa jalousie, tenaient contre Jacob des propos inju-
rieux : “Jacob a pris tout ce qui appartenait à notre père”, disaient-ils,
“et c’est avec les biens de notre père qu’il s’est acquis toutes ces
richesses”. Jacob, connaissant ces discours et remarquant “que le
visage de Laban n’était plus, à son égard, comme auparavant
,
aurait depuis longtemps quitté son rusé parent, n’eût été la crainte
de rencontrer Ésaü. Maintenant il comprend que rester davantage,
c’est courir un sérieux danger. Les fils de Laban, qui considèrent
sa richesse comme leur appartenant, pourraient bien un jour la lui
ravir de force. Sa perplexité est grande, il ne sait quel parti prendre.
Dans sa détresse, se souvenant de la radieuse promesse de Béthel, il
expose à Dieu son souci, et sa prière est exaucée par un songe. Une
voix lui dit : “Retourne au pays de tes pères, vers ta parenté, et je
serai avec toi.”
Une absence de Laban lui fournit l’occasion du départ. En hâte,
il rassemble les troupeaux de gros et de menu bétail, qu’il fait partir
les premiers. Accompagné de ses femmes, de ses enfants et de ses
serviteurs, Jacob traverse l’Euphrate et presse le pas dans la direction
du pays de Galaad, séparé de Canaan par le Jourdain. Au bout de
trois jours, Laban est informé de la fuite de son gendre. Il se lance à
sa poursuite et le rejoint le septième jour de son départ. Frémissant
de colère, il est déterminé à obliger les fugitifs à revenir sur leurs
pas et ne doute pas de son succès, sa bande étant de beaucoup la
plus forte.
Le péril était grand pour Jacob. Mais, grâce à l’intervention
divine, Laban n’exécuta pas son projet. “J’ai en main le pouvoir de
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Genèse 30 :25-27, 30, 43
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Genèse 30 :25-27, 30, 43
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Voir
Genèse 31