Jacob et Esaü
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et buvons, car demain nous mourrons
” On se laisse guider par ses
inclinations ; on préfère renoncer aux perspectives éternelles plutôt
que de s’imposer quelques restrictions. Devant le choix entre les
satisfactions corporelles et les joies du ciel, ce sont les premières qui
l’emportent, tandis que Dieu et l’éternité sont écartés et virtuellement
méprisés. Même parmi ceux qui se disent chrétiens, que de gens
se cramponnent à des plaisirs qui nuisent à leur santé et annihilent
les sentiments délicats de leur âme ! Combien même s’offensent
lorsqu’on leur présente le devoir de se purifier de toute souillure de
la chair et de l’esprit et d’achever leur sanctification dans la crainte
de Dieu ! Ne pouvant concilier ces jouissances dangereuses avec la
marche vers le ciel, ils en concluent que le chemin qui mène à la vie
est trop étroit et préfèrent y renoncer.
Ainsi, un grand nombre de personnes échangent leur droit d’aî-
nesse contre des plaisirs enivrants. Pour des satisfactions passagères,
pour des voluptés débilitantes et abrutissantes, on sacrifie sa santé,
on affaiblit ses facultés mentales, on renonce même au ciel. Ésaü
comprit trop tard qu’il avait fait un marché stupide. Il en sera de
même, au dernier jour, pour des multitudes qui, en échange d’appâts
sensuels, auront renoncé à leur droit de cité dans un monde meilleur.
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1 Corinthiens 15 :22