Page 119 - Patriarches et Proph

Basic HTML Version

Abraham en Canaan
115
courtoisie qui lui avaient valu l’admiration de personnages royaux,
régnaient au sein de son foyer. L’atmosphère de noblesse et de béni-
[122]
gnité qui rayonnait de sa personne révélait à tous le fait qu’il vivait
avec le ciel. Dans sa maison, le plus humble serviteur n’était pas
ignoré ; on n’y voyait pas deux lois, l’une pour le maître, l’autre
pour le serviteur ; une entrée royale pour le riche et une autre pour le
pauvre. Chacun y était traité avec justice et compassion ; chacun était
considéré comme susceptible d’hériter, aussi bien que le patriarche,
des bienfaits de la grâce et de la vie éternelle.
Dieu avait choisi Abraham “afin qu’il commande à sa maison
après lui”. Il savait qu’il n’y aurait chez lui ni laisser-aller ni favori-
tisme indulgent. On ne le verrait pas sacrifier le devoir aux clameurs
d’une affection irraisonnée. En effet, non seulement Abraham ensei-
gnait la bonne voie, mais il appliquait sans fléchir l’autorité de lois
justes et équitables.
En vérité, ils sont peu nombreux, aujourd’hui, ceux qui suivent
cet exemple. Chez un trop grand nombre de parents, on constate un
sentimentalisme égoïste et aveugle, faussement nommé affection,
qui consent à abandonner les enfants à la merci de leurs caprices, à
leur jugement rudimentaire et à leurs volontés indisciplinées. C’est
commettre une véritable cruauté envers la jeunesse et une criante
injustice envers la société. La faiblesse chez les parents engendre le
désordre dans les familles et dans le monde. Au lieu d’inculquer aux
jeunes la soumission aux commandements de Dieu, on les confirme
dans leur résolution d’en faire à leur guise. Ils grandissent ainsi avec
une aversion profonde pour la volonté divine et transmettent leur
esprit irréligieux et insubordonné à leurs enfants et aux enfants de
leurs enfants. A l’instar d’Abraham, les parents doivent “commander
à leur maison après eux” et, comme premier pas dans l’obéissance
à l’autorité de Dieu, enseigner et faire respecter la soumission à
l’autorité paternelle.
Le peu d’estime manifestée pour la loi de Dieu que l’on constate
jusque chez certains conducteurs religieux a été la source de grands
maux. L’enseignement actuellement très répandu, d’après lequel
les statuts divins ne sont plus obligatoires, a produit sur la moralité
populaire le même effet que l’idolâtrie. Ceux qui cherchent à atténuer
les droits de la loi de Dieu sapent par la base le gouvernement des
familles et des nations. Les parents qui ne sont pas fidèles à ces