L’appel d’Abraham
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cer à un milieu agréable et avantageux, pour entrer dans une voie
où les attendent des inconvénients, des renoncements, des sacrifices.
Une vie facile, un entourage sympathique risqueraient d’entraver
la formation morale indispensable à l’accomplissement de l’œuvre
à laquelle le Seigneur les destine. En conséquence, il les emmène
loin des influences et des conseils humains, là où, n’ayant plus que
Dieu pour ressource, ils pourront mieux le connaître. Heureux mor-
tels, ceux qui acceptent des devoirs tout nouveaux dans des champs
d’activité inexplorés, et qui sont prêts à travailler pour Dieu d’un
cœur ferme et joyeux, estimant, par amour pour le Sauveur, leurs
pertes pour des gains ! Celui qui consent à agir ainsi possède la foi
d’Abraham, et partagera avec lui “le poids éternel d’une gloire sans
mesure et sans limite”, auprès de laquelle “les souffrances du temps
présent sont sans aucune proportion
.
Obéissant à l’appel de Dieu, Abram quitte “Ur en Chaldée
, où
il habite, et se rend à Charan. Jusque-là, il est accompagné par la
famille de son père qui joint l’idolâtrie au culte du vrai Dieu. Abram
y réside jusqu’à la mort de Taré, son père. A ce moment-là, la voix
de Dieu l’invite à se remettre en route, et il obéit, laissant son frère
Nachor à sa famille et à ses idoles. A part Sara, sa femme, seul son
neveu Lot, fils de Haran son frère, décédé depuis longtemps, consent
à le suivre dans ses pérégrinations. C’était cependant une caravane
considérable qui s’éloignait de la Mésopotamie. Abram était déjà
pourvu de grands troupeaux de gros et de menu bétail, la richesse
de l’Orient, et accompagné d’un nombreux cortège de serviteurs.
Ces voyageurs qui abandonnaient le pays de leurs pères pour n’y
plus retourner, emmenaient avec eux “tous les biens qu’ils avaient
amassés, ainsi que les gens qu’ils avaient acquis à Charan
. Parmi
ces derniers, il y en avait un certain nombre qui, gagnés au culte et
au service du vrai Dieu tant par Abram que par Sara, plaçaient les
choses éternelles au-dessus des considérations d’intérêt personnel.
Ils partirent donc pour se rendre au pays de Canaan.
[106]
Le premier arrêt fut Sichem, où Abram installa son camp, entre
les monts Ébal et Garizim, à l’ombre des chênes de Mamré, dans
une large vallée aux vertes prairies et aux champs d’oliviers. C’était
* .
2 Corinthiens 4 :17
;
Romains 8 :18
* .
Genèse 11 :31
* .
Genèse 12 :5