Cet homme accueille des gens de mauvaise vie
            
            
              [155]
            
            
              Lorsque “les publicains et les gens de mauvaise vie” se grou-
            
            
              paient autour du Christ, les rabbins manifestaient leur réprobation en
            
            
              disant : “Cet homme accueille des gens de mauvaise vie, et mange
            
            
              avec eux
            
            
            
            
              ”
            
            
              Ils insinuaient ainsi que le Christ se plaisait au milieu des pé-
            
            
              cheurs et des pervers et que leur iniquité le laissait indifférent. Jésus
            
            
              décevait les rabbins. Pourquoi cet homme qui avait de si hautes
            
            
              prétentions ne recherchait-il pas leur société et ne suivait-il pas leur
            
            
              mode d’enseignement ? Pourquoi était-il si simple et travaillait-il
            
            
              parmi toutes les classes de la société ? S’il était véritablement pro-
            
            
              phète, disaient-ils, il serait en accord avec eux et il traiterait les
            
            
              publicains et les pécheurs avec l’indifférence qu’ils méritent. Ces
            
            
              gardiens de la société étaient irrités de voir celui avec lequel ils
            
            
              contestaient sans cesse et dont la pureté les condamnait, montrer
            
            
              tant de sympathie pour ces parias. Ils désapprouvaient ses méthodes,
            
            
              parce qu’ils se croyaient instruits, distingués et éminemment reli-
            
            
              gieux ; mais l’exemple du Christ dévoilait leurs sentiments égoïstes.
            
            
              Ils s’exaspéraient aussi en voyant ceux qui méprisaient les rab-
            
            
              bins et qui ne se rendaient jamais à la synagogue se presser autour
            
            
              de Jésus et écouter ses paroles avec ravissement. Puisque les scribes
            
            
              [156]
            
            
              et les pharisiens se sentaient condamnés en présence d’un être aussi
            
            
              pur, comment les publicains et les gens de mauvaise vie pouvaient-ils
            
            
              être attirés par lui ?
            
            
              Ils ne se doutaient pas que la réponse à cette question se trouvait
            
            
              dans les paroles accusatrices et dédaigneuses qu’ils avaient pronon-
            
            
              cées : “Cet homme accueille des gens de mauvaise vie.” Ceux qui
            
            
              venaient à Jésus découvraient auprès de lui l’espoir d’être eux aussi
            
            
              retirés de l’abîme du péché. Alors que les pharisiens les méprisaient
            
            
              et les condamnaient, le Christ accueillait ces pécheurs comme des
            
            
              enfants de Dieu, égarés loin de la maison paternelle, mais présents
            
            
              dans le cœur du Père. Leur misère le poussait à les aimer encore
            
            
              1.
            
            
              Luc 15 :2
            
            
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