Introduction
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Dans (
1 Corinthiens 12 :28
), il est dit que Dieu a établi dans
l’Eglise certains dons spirituels. Puisqu’aucun texte n’abolit ces
dons, ils sont donc toujours à la disposition des enfants de Dieu. Le
chapitre qui les aurait abolis est le même qui a aboli le sabbat juif et
institué le sabbat chrétien ; c’est celui du ministère d’iniquité et de
l’homme de péché. Mais on cite le passage suivant pour prouver que
les dons doivent cesser : “La charité ne périt jamais. Les prophéties
prendront fin, les langues cesseront, la connaissance disparaîtra. Car
nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais
quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel disparaítra.
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Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant ; ... je raisonnais
comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître
ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un
miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ;
aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme
j’ai été connu. Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi,
l’espérance, la charité ; mais la plus grande de ces choses, c’est la
charité.”
1 Corinthiens 13 :8-13
.
Ce texte prédit, en effet, la fin des dons spirituels, ainsi que de la
foi et de l’espérance. Mais quand ? Au moment où ce qui est parfait
sera instauré, quand nous ne verrons plus “au moyen d’un miroir,
d’une manière obscure”, quand nous verrons “face à face”. Le jour où
tout sera parfait, où le juste sera rendu parfait, est encore dans le futur.
Il est vrai que l’homme de péché, lorsqu’il est “devenu homme”,
s’est débarrassé des choses “de l’enfant”, telles que les prophéties,
les langues et la connaissance, ainsi que de la foi, de l’espérance et
la charité des chrétiens primitifs. Mais il n’y a rien dans ce texte
qui indique que Dieu voulait que les dons qu’il avait placés dans
son Eglise cessassent avant que la foi et l’espérance disparaissent,
c’est-à-dire que la gloire de l’immortalité éclipse les plus brillants
déploiements de puissance spirituelle et de connaissance manifestés
ici-bas.
L’objection basée sur (
2 Timothée 3 :16
), avancée par quelques-
uns, ne mérite pas qu’on s’y arrête. Si Paul, en disant que l’Ecriture
rend l’homme de Dieu parfait, et propre à toute bonne œuvre, en-
tendait que rien dorénavant ne pourra plus être écrit par inspiration,
pourquoi à ce moment même ajoutait-il quelque chose à l’Ecri-
ture ? Pourquoi n’a-t-il pas laissé tomber la plume dès qu’il eut écrit
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