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Premiers Ecrits
voix firent tressaillir mon cœur d’une joie inconnue jusqu’alors.
Cette joie m’ôta l’usage de la parole ; vaincue par un bonheur inef-
fable, je tombai prosternée à ses pieds. Pendant que j’étais là, dé-
faillante, je vis se dérouler sous mes yeux des scènes de beauté et de
gloire. Il me semblait être parvenue à la sécurité et à la paix du ciel.
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Enfin, les forces me revinrent, et je me levai. Les regards aimants
de Jésus se posaient encore sur moi, et son sourire me remplissait
d’allégresse. Sa présence m’inspirait à la fois un saint respect et un
amour indicible.
Mon guide ouvrit la porte, et nous sortîmes l’un et l’autre. Il
m’invita à reprendre tout ce que j’avais laissé dehors. Cela fait, il
me donna une corde verte soigneusement enroulée. Il m’ordonna
de la serrer sur mon cœur, et lorsque je désirerais voir Jésus, je
n’aurais qu’à la dérouler jusqu’au bout. Il m’avertit de ne pas la
laisser enroulée longtemps, de peur qu’elle ne se noue et ne soit
difficile à dérouler. Je plaçai la corde sur mon cœur et redescendit
joyeusement les étroits escaliers, en louant Dieu, et en disant à tous
ceux que je rencontrais où ils pouvaient voir Jésus.
Ce rêve me redonna l’espoir. Pour moi, la corde verte représentait
la foi, et je commençai à comprendre la beauté et la simplicité de la
confiance en Dieu.
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