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              L’histoire de la Rédemption
            
            
              disciples renaissaient et s’évanouissaient à mesure que se déroulaient
            
            
              les différentes phases du procès. Ils se laissaient parfois gagner par le
            
            
              doute et craignaient d’avoir été trompés. Mais la voix qu’ils avaient
            
            
              entendue sur la montagne de la transfiguration et la gloire qu’ils
            
            
              y avaient contemplé renforçaient leur foi que Jésus était bien le
            
            
              Fils de Dieu. Ils se remémoraient les scènes dont ils avaient été
            
            
              témoins, les miracles que le Seigneur avait accomplis pour guérir les
            
            
              malades, pour ouvrir les yeux des aveugles, les oreilles des sourds,
            
            
              pour reprendre et chasser les démons, pour ressusciter les morts et
            
            
              même pour calmer le vent et la mer.
            
            
              Ils ne pouvaient se faire à l’idée que leur Maître mourrait. Ils
            
            
              espéraient toujours qu’il se dresserait, qu’il déploierait sa puissance
            
            
              et qu’avec autorité, il disperserait cette foule assoiffée de sang —
            
            
              comme lorsqu’il était entré dans le temple dont il avait chassé ceux
            
            
              [219]
            
            
              qui avaient fait de la maison du Seigneur un lieu de trafic et qui
            
            
              s’étaient enfuis devant lui comme s’ils avaient été poursuivis par un
            
            
              régiment d’hommes armés. Oui, les disciples auraient souhaité que
            
            
              Jésus montre son pouvoir de manière que tous soient convaincus
            
            
              qu’il était le Roi d’Israël.
            
            
              Une confession tardive
            
            
              Judas était bourrelé de remords et de honte à la pensée d’avoir
            
            
              trahi Jésus. Et quand il fut témoin des mauvais traitements qui furent
            
            
              imposés au Sauveur, il fut littéralement accablé. Il avait aimé Jésus,
            
            
              mais davantage encore l’argent. Il n’avait pas cru que le Seigneur
            
            
              se laisserait emmener par la troupe d’hommes qu’il avait conduite
            
            
              au jardin. Judas s’était attendu à voir le Christ faire un miracle pour
            
            
              s’échapper de leurs mains. Mais quand le traître vit la foule en délire
            
            
              et assoiffée de sang massée dans la salle d’audience du tribunal, il
            
            
              se sentit profondément coupable ; et tandis que de nombreuses per-
            
            
              sonnes accusaient Jésus avec véhémence, Judas se fraya un chemin
            
            
              parmi l’assistance et vint confesser qu’il avait péché en livrant le
            
            
              sang d’un innocent. Il proposa même aux prêtres de restituer l’ar-
            
            
              gent qu’ils lui avaient versé en échange, les supplia de relâcher le
            
            
              Seigneur, en affirmant qu’il était totalement innocent.
            
            
              Pendant quelques instants, le mécontentement et la confusion
            
            
              imposèrent le silence aux prêtres. Ces derniers ne voulaient pas que