Le procès de Jésus
            
            
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              le peuple apprenne qu’ils avaient soudoyé un des disciples de Jésus
            
            
              pour le leur livrer. Ils ne voulaient pas que l’on sache qu’ils l’avaient
            
            
              pourchassé comme un voleur et avaient mis secrètement la main sur
            
            
              lui. Mais la confession que Judas venait de faire, son air désemparé,
            
            
              coupable, montraient suffisamment à l’assistance que c’était par
            
            
              [220]
            
            
              méchanceté que les prêtres avaient fait arrêter Jésus. Tandis que
            
            
              Judas déclarait haut et fort que son Maître était innocent, les prêtres
            
            
              lui répliquèrent : “Que nous importe ? C’est ton affaire !”
            
            
              Matthieu
            
            
              27 :4
            
            
              . Le Sauveur était entre leurs mains, et ils étaient bien décidés
            
            
              à ne pas le lâcher. Tourmenté au plus haut point, Judas jeta l’argent
            
            
              qu’il méprisait maintenant aux pieds de ceux qui l’avaient soudoyé
            
            
              et, saisi de frayeur et d’angoisse, il sortit et alla se pendre.
            
            
              Jésus comptait de nombreux sympathisants parmi les gens qui
            
            
              l’entouraient, et en ne répondant pas aux multiples questions qui lui
            
            
              étaient posées, il avait beaucoup impressionné la foule. Malgré les
            
            
              quolibets et les attaques dont il était l’objet, pas un signe de mécon-
            
            
              tentement, pas le moindre trouble n’étaient apparus sur son visage.
            
            
              Le Sauveur restait digne et calme. Les spectateurs le considéraient
            
            
              avec étonnement. Ils comparaient son attitude empreinte de dignité
            
            
              avec le comportement des hommes qui étaient là pour le juger, et ils
            
            
              se disaient les uns aux autres que ce Jésus ressemblait davantage à un
            
            
              roi que n’importe lequel de leurs chefs. Il n’avait rien d’un criminel.
            
            
              Son regard était à la fois doux, limpide et résolu. Son front était
            
            
              haut et large ; chacun de ses traits reflétait la bonté et la grandeur
            
            
              d’âme. Beaucoup tremblaient devant sa patience et sa magnanimité
            
            
              sans pareilles. Hérode et Pilate eux-mêmes furent profondément
            
            
              impressionnés par son attitude noble, proprement divine.
            
            
              Jésus devant Pilate
            
            
              Dès l’abord, Pilate eut la conviction que Jésus était une personne
            
            
              hors du commun. Il le considérait comme un homme de haute qualité
            
            
              et parfaitement innocent des accusations qui étaient portées contre
            
            
              lui. Les anges qui assistaient à la scène remarquèrent les convictions
            
            
              [221]
            
            
              du gouverneur romain. Pour essayer de l’empêcher de prendre la
            
            
              responsabilité redoutable de livrer le Seigneur pour qu’il soit cruci-
            
            
              fié, un ange intervint au moyen d’un songe auprès de la femme de
            
            
              Pilate afin de l’informer que l’homme traduit devant son mari pour