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Le Foyer Chrétien
hériteront la terre, et y demeureront pour toujours.” Il est venu le
temps après lequel les saints hommes ont soupiré depuis que l’épée
flamboyante a barré l’entrée du jardin d’Eden au premier couple —
le temps fixé pour “la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis”. La
terre qui avait été confiée à l’homme comme son royaume, livrée par
lui entre les mains de Satan et si longtemps dominée par ce puissant
ennemi, a été reconquise grâce au vaste plan du salut.
Tout ce qui a été perdu par la faute du premier Adam sera rétabli
par le second Adam. Le prophète Michée déclare : “Et toi, tour du
troupeau, colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi arrivera
l’ancienne domination.” De son côté, Paul fait allusion à la future
“rédemption de ceux que Dieu s’est acquis”.
Dieu a créé la terre pour en faire la demeure d’êtres saints et
heureux. Ce but sera atteint lorsque, renouvelée par la puissance
divine et libérée du péché et de l’affliction, elle deviendra le séjour
éternel des rachetés.
Adam réintégré dans le paradis originel
— Après qu’Adam
eut été expulsé d’Eden, sa vie sur la terre fut abreuvée de tristesse.
Chaque feuille fanée, chaque victime des sacrifices, chaque altéra-
tion dans la nature naguère si belle, chaque imperfection morale lui
rappelait son péché. Il avait éprouvé de cuisants remords à la vue
des progrès et des débordements de l’iniquité. Ses avertissements
s’étaient heurtés à des accusations et à d’amers reproches. Hum-
blement, patiemment, durant près d’un millénaire, il avait supporté
la conséquence de sa transgression. Sincèrement repentant de son
péché, il s’était confié dans les mérites du Sauveur promis, et s’était
endormi avec l’espérance de la résurrection. Grâce au Fils de Dieu,
qui a racheté l’homme de son péché et de sa chute, et grâce à son
œuvre de propitiation, Adam peut maintenant réintégrer son premier
domaine.
Emu et rayonnant de joie, il reconnaît les arbres qui faisaient
autrefois ses délices, et dont il avait cueilli les fruits aux jours de son
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innocence et de sa félicité. Il voit les ceps qu’il a lui-même taillés
et les fleurs qu’il aimait autrefois cultiver. La réalité de la scène le
saisit ; il retrouve l’Eden restauré plus beau encore qu’au jour où
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The Signs of the Times, 29 décembre 1909
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The Review and Herald, 22 octobre 1908
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