Page 131 - Le Foyer Chr

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Construire et meubler sa maison
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que votre présence revêt moins d’importance à leurs yeux que leur
souci de propreté excessive.
Mais voici l’exemple d’une maison qui fait nettement contraste
avec de tels foyers. Nous nous y sommes arrêtés l’été dernier [1876].
Pendant les quelques heures que nous avons passées dans ce foyer,
nos hôtes n’ont pas effectué de travail inutile ou qui aurait pu être ac-
compli à d’autres moments, mais tous ensemble nous avons employé
notre temps d’une manière agréable et profitable, ce qui procura du
repos à la fois à notre corps et à notre esprit. Bien que meublée
sans excès, la maison était un modèle de confort. Toutes les pièces
étaient bien éclairées et aérées, ... ce qui a beaucoup plus d’impor-
tance que les ornements coûteux. Le salon n’était pas meublé avec
trop de recherche, au point de fatiguer la vue, mais d’une façon très
harmonieuse.
Les chaises, de différents modèles, étaient très confortables et
adaptées aux divers membres de la famille. Il y avait des fauteuils
bas, à bascule, avec et sans coussins, des fauteuils hauts à dossier
droit, des canapés spacieux, douillets et confortables. Tous, en chœur,
semblaient dire : Venez, essayez-moi ! Il y avait aussi des tables par-
semées de livres et de journaux. Tout était net et attrayant, mais
dépourvu de cette ordonnance rigide qui semble interdire aux visi-
teurs de toucher à aucun objet de peur de le déplacer.
Les propriétaires de cette agréable maison auraient eu les moyens
de l’équiper et de l’orner d’une manière somptueuse, mais ils avaient
eu la sagesse de choisir le confort plutôt que l’étalage. Rien, dans
la maison, ne paraissait trop beau pour ne pas être utilisé, et on ne
laissait pas les rideaux et les stores fermés sous prétexte d’empêcher
les tapis de se faner et le mobilier de se ternir. La lumière du soleil
et l’air, ces dons du ciel, tout comme le parfum des fleurs du jardin,
avaient libre accès partout. La famille était, bien sûr, à l’image de
cette maison, s’occupant de nous dans la joie, faisant l’impossible
pour nous mettre à l’aise, sans que l’attention qu’elle nous prodiguait
nous fît sentir que nous causions un certain dérangement. Nous
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avions vraiment l’impression d’avoir trouvé un endroit où nous
reposer. C’était un foyer dans la pleine acception du terme.
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The Signs of the Times, 23 août 1877
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