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Le Foyer Chrétien
pas à nuire au corps, mais son amour profond l’incitera à atteindre,
en Christ, le niveau moral le plus élevé.
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Lorsque des doutes surgissent
— Aucun homme ne peut vrai-
ment aimer sa femme si elle se soumet passivement et devient une
esclave destinée à satisfaire des passions dépravées. Elle perd dans
ce cas toute la valeur qu’elle possédait jadis à ses yeux. Il la voit
descendue de son piédestal et la soupçonne bientôt de se soumettre
effrontément à de plus vils que lui. Il met en doute sa fidélité et sa
pureté, se fatigue d’elle et cherche de nouveaux objets pour éveiller
et exciter ses désirs diaboliques. La loi de Dieu est alors totalement
méprisée. Ces hommes sont pires que des brutes ; ce sont des dé-
mons à forme humaine. Ils n’ont aucune idée de ce qu’est l’amour
sanctifié qui élève l’homme et l’ennoblit.
La femme devient jalouse de son mari et pense que, si l’occasion
se présente, il offrira tout aussi bien ses faveurs à une autre femme.
Elle se rend compte qu’il n’est pas sous le contrôle de la conscience
ou de la crainte de Dieu, qu’il est livré à des passions sans frein, enfin
que l’image de Dieu en lui est ternie par la plus basse convoitise.
Des exigences déraisonnables
— La question est donc la sui-
vante : la femme doit-elle se sentir obligée de céder aux sollicitations
de son mari, lorsqu’elle voit celui-ci sous l’empire d’une passion vile
et lorsqu’elle est moralement convaincue de nuire ainsi à son corps
que Dieu lui a enjoint de conserver dans la sainteté et l’honnêteté,
afin de l’offrir en sacrifice vivant ?
Ce n’est pas l’amour pur et saint qui pousse une femme à céder
à l’instinct bestial de son mari aux dépens de sa santé et de sa vie. Si
elle l’aime vraiment et avec sagesse, elle essaiera de l’empêcher de
se laisser aller à satisfaire ses convoitises et dirigera son esprit sur
des sujets d’ordre plus élevé. Peut-être sera-t-il nécessaire qu’elle
insiste humblement et affectueusement, même au risque de déplaire,
afin de ne pas avilir son corps par des excès sexuels. La femme
devrait, avec douceur et tendresse, rappeler à son mari que Dieu est
le premier à avoir des droits sur notre être tout entier et qu’elle ne
peut en faire fi, car elle devra en rendre compte au jour du jugement.
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* . Manuscrit 17, 1891.
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Témoignages pour l’Église 1 :305
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