Page 76 - Conqu

Basic HTML Version

72
Conquérants Pacifiques
dit le Seigneur, ou quel sera le lieu de mon repos ? N’est-ce pas ma
main qui a fait toutes ces choses ?...”
Lorsqu’il arriva à cet endroit de l’Ecriture, un tumulte se produi-
sit dans la foule. Quand il relia le Christ aux prophéties et parla du
temple, le grand prêtre, prétendant être frappé d’indignation, déchira
ses vêtements. Cet acte avertit Etienne que sa voix serait bientôt
réduite à jamais au silence. Conscient de la résistance que rencon-
traient ses paroles, il comprit qu’il rendait son témoignage pour la
dernière fois. Bien qu’au milieu de son discours, il le conclut abrup-
tement. Puis, se tournant vers ses juges, devenus furieux, il s’écria :
“Hommes au cou raide, incirconcis de cœur et d’oreilles ! vous vous
opposez toujours au Saint-Esprit. Ce que vos pères ont été, vous
l’êtes aussi. Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ?
Ils ont tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, que
[88]
vous avez livré maintenant, et dont vous avez été les meurtriers, vous
qui avez reçu la loi d’après des commandements d’anges, et qui ne
l’avez point gardée !...”
A ces paroles, les prêtres et les magistrats furent hors d’eux-
mêmes ; ils écumaient de rage. Agissant comme des bêtes de proie
plutôt que comme des êtres humains, ils se ruèrent sur Etienne en
grinçant des dents. Sur les faces cruelles qui l’environnaient, le
prisonnier déchiffra son destin ; mais il ne faiblit pas un seul instant.
La mort ne lui faisait pas peur. Les prêtres exaspérés et la foule
excitée ne provoquaient en lui aucune crainte. La scène qu’il avait
sous les yeux était effacée par une vision. Pour lui, les portes du
ciel étaient grandes ouvertes et, y plongeant son regard, Etienne
vit la gloire de ses parvis et le Christ se levant de son trône, prêt
à intervenir en faveur de son serviteur. Etienne s’écria d’une voix
triomphale : “Voici, je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’homme
debout à la droite de Dieu.”
L’entendre décrire le spectacle glorieux que ses yeux contem-
plaient, c’était plus que ses persécuteurs n’en pouvaient supporter. Ils
se bouchèrent les oreilles pour ne pas écouter les paroles d’Etienne,
et en poussant des cris tumultueux “ils se précipitèrent tous ensemble
sur lui, le traînèrent hors de la ville, et le lapidèrent”. “Etienne priait
et disait : Seigneur Jésus, reçois mon esprit ! Puis, s’étant mis à ge-
noux, il s’écria d’une voix forte : Seigneur, ne leur impute pas ce
péché ! Et, après ces paroles, il s’endormit.”