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Conquérants Pacifiques
firmament, il apprenait de précieuses leçons. Tout lui apportait le
message de la gloire et de la puissance de Dieu.
Autour de lui, l’apôtre discernait les témoignages des flots ayant
recouvert le globe, au temps du déluge, à cause de ses habitants
qui avaient osé transgresser la loi de Dieu. Le fracas des vagues se
brisant sur les rochers qui surgissaient de la mer profonde et de la
côte rappelait éloquemment à son esprit les terreurs de cette colère
effrayante dont la terre avait été l’objet de la part de Dieu.
Dans la voix des flots — un flot appelle un autre flot — le
prophète entendait la voix du Créateur. La mer cinglée furieusement
par les vents impétueux lui représentait la colère d’un Dieu offensé.
Dans leur fracas épouvantable, les vagues puissantes contenues dans
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les limites présentes par une main invisible lui parlaient du contrôle
d’une puissance infinie. Et il se rendait compte, par contraste, de
la faiblesse et de la folie des mortels qui, bien que semblables à
des vers, se glorifient de leur sagesse et de leur force, ces mortels
dont le cœur s’oppose au Maître de l’univers, comme s’il était leur
semblable.
Les rochers rappelaient à Jean le Christ, rocher immuable, à
l’ombre duquel il pouvait se retirer sans crainte. Exilé sur son île
déserte, il faisait monter vers Dieu les plus ferventes prières.
L’histoire de Jean offre une illustration frappante de la façon
dont le Seigneur emploie ses serviteurs âgés. Quand l’apôtre fut
exilé, nombreux étaient ceux qui pensaient qu’il avait achevé sa
carrière, et n’était plus qu’un vieux roseau brisé, prêt à tomber à la
première occasion. Mais Dieu en jugea autrement. Bien que chassé
des lieux de son ancienne activité, il ne cessa de rendre témoignage
en faveur de la vérité. Même à Patmos, il se fit des amis et amena
des âmes à la conversion. Son message était un message de joie qui
proclamait un Sauveur ressuscité, un Sauveur qui intercédait dans
le ciel en faveur de son peuple, jusqu’au moment où il reviendrait
et le prendrait avec lui. C’est après avoir blanchi au service de son
Sauveur qu’il reçut le plus de communications du ciel, plus même
qu’il n’en eut jamais pendant toute sa vie.
On devrait témoigner les plus tendres égards à ceux qui ont
consacré leur vie à l’œuvre du Seigneur. Ces serviteurs âgés sont
demeurés fidèles au milieu de la tempête et de l’épreuve. Peut-être
souffrent-ils de quelques infirmités, mais ils possèdent encore des