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Conquérants Pacifiques
fois : “M’aimes-tu
?” fut réintégré parmi les Douze. Son œuvre lui
était assignée : il devait paître les brebis du Seigneur. Maintenant,
converti et ainsi réhabilité, il ne chercherait pas seulement à sauver
ceux qui étaient hors du troupeau, mais deviendrait le pasteur des
brebis.
Le Christ mentionne à Pierre une condition nécessaire à son
service, lorsqu’il lui pose la question : “M’aimes-tu ?” C’est là, en
effet, l’essentiel. Bien que Pierre possédât toutes les autres qualités,
sans l’amour du Christ il ne pouvait être un fidèle berger du troupeau
de Dieu. La connaissance, la bonté, l’éloquence, le zèle sont essen-
tiels pour accomplir un bon travail, mais sans la charité, la tâche du
ministre chrétien court vers un échec.
L’amour du Christ n’est pas un sentiment passager, mais un
principe vital qui doit se manifester comme une force résidant dans le
cœur. Si le caractère et la conduite du pasteur sont une démonstration
de la vérité qu’il enseigne, alors le Seigneur met le sceau de son
approbation sur son travail. Le berger et le troupeau ne font qu’un,
unis par leur commune espérance en Christ.
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La façon dont le Christ avait traité Pierre contenait une leçon pour
le disciple et pour ses frères. Bien que l’apôtre ait renié son Maître,
l’amour que Jésus éprouvait pour lui n’avait jamais faibli. Lorsque
Pierre enseignerait la Parole de Dieu, il devrait faire preuve, envers
le pécheur, de patience, de sympathie et d’amour miséricordieux.
Le souvenir de sa faiblesse et de son égarement l’amènerait à se
comporter, envers les brebis et les agneaux confiés à ses soins, avec
la même tendresse que le Christ lui avait témoignée.
Les êtres humains, adonnés eux-mêmes au mal, sont portés à agir
durement avec les égarés et les faibles. Ils ne savent pas lire dans
leur cœur, et ne connaissent pas leurs luttes, leurs souffrances. Ils ont
besoin d’apprendre à connaître la réprimande faite avec amour, le
coup qui blesse pour guérir, l’avertissement qui apporte l’espérance.
Au cours de son ministère, Pierre veilla fidèlement sur le trou-
peau qui lui était confié, et il se montra digne de la responsabilité
dont le Seigneur l’avait chargé. Il louait sans cesse Jésus de Na-
zareth, l’espoir d’Israël, le Sauveur de l’humanité. Il imposait à sa
vie personnelle la discipline du Maître. Il s’efforçait de former les
2.
Jean 21 :15-17