Un fidèle berger
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chrétiens par tous les moyens en son pouvoir, en vue du service actif.
Son saint exemple, son activité inlassable inspiraient à des jeunes
gens d’avenir le désir de se consacrer entièrement au ministère.
A mesure que les années s’écoulaient, l’influence de l’apôtre
comme chef et éducateur grandissait. Sans perdre de vue la tâche
spéciale qu’il avait à remplir auprès des Juifs, il rendait son témoi-
gnage dans de nombreux pays, et affermissait la foi des multitudes
gagnées à l’Evangile.
Dans les dernières années de son ministère, l’Esprit inspira à
Pierre d’écrire aux croyants “dispersés dans le Pont, la Galatie,
la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie”. Ses lettres étaient destinées
à ranimer le courage, à raffermir la foi de ceux qui passaient par
l’épreuve et l’affliction, et à renouveler les bonnes œuvres des fidèles
qui, assaillis par de nombreuses tentations, risquaient de perdre leur
confiance en Dieu. Ces lettres reflètent les sentiments de l’homme
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qui a senti profondément les souffrances du Christ — de l’homme
dont l’être tout entier a été transformé par la grâce, et dont l’espoir
en la vie éternelle est certain et inébranlable.
Le vieux serviteur de Dieu commence sa première épître en
adressant à son Maître un tribut de louanges et d’actions de grâce.
“Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, s’exclame-
t-il, qui, selon sa grande miséricorde, nous a régénérés, pour une
espérance vivante, par la résurrection de Jésus-Christ d’entre les
morts, pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller,
ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux, à vous qui, par la
puissance de Dieu, êtes gardés par la foi pour le salut prêt à être
révélé dans les derniers temps !”
Cette espérance d’un héritage réservé dans la nouvelle terre
réjouissait les premiers chrétiens, même dans leurs épreuves et leurs
tribulations. “C’est là ce qui fait votre joie, écrivait Pierre, quoique
maintenant, puisqu’il le faut, vous soyez attristés pour un peu de
temps par diverses épreuves, afin que l’épreuve de votre foi, plus
précieuse que l’or périssable (qui cependant est éprouvé par le feu),
ait pour résultat la louange, la gloire et l’honneur, lorsque Jésus-
Christ apparaîtra — lui que vous aimez sans l’avoir vu, en qui vous
croyez sans le voir encore, vous réjouissant d’une joie ineffable et
glorieuse, parce que vous obtiendrez le salut de vos âmes pour prix
de votre foi.”