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La condamnation à mort
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l’exécuteur, ni la terre qui bientôt recevra son sang. Il lève les yeux
vers le ciel pur et bleu de ce beau jour d’été, à travers lequel il
contemple le trône de l’Eternel.
Cet homme de foi a devant les yeux l’échelle de la vision de
Jacob représentant le Christ qui relie la terre au ciel, l’homme fini
au Dieu infini. Sa foi est fortifiée par le souvenir des patriarches et
des prophètes mettant leur confiance en celui qui soutient et console,
et pour lequel il donne sa vie. De ces saints hommes, qui de siècle
en siècle ont rendu témoignage de leur foi, il a hérité la confiance en
la fidélité de Dieu.
Ses compagnons, apôtres comme lui, qui, pour prêcher l’Evan-
gile du Christ, affrontèrent le fanatisme religieux et la superstition
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païenne, la persécution et le mépris, ces hommes pour lesquels la vie
ne comptait pas, à moins qu’ils ne puissent faire briller la lumière de
la croix dans le dédale des infidélités, ceux-là, il les entend témoigner
que Jésus est le Fils de Dieu et le Sauveur du monde.
Du gibet, du donjon, de la roue, des cavernes et des antres de la
terre, retentit à son oreille le cri de triomphe du martyr. Il entend
les chrétiens qui, bien qu’affligés, tourmentés, abandonnés, rendent
solennellement et courageusement leur témoignage, en disant : “Je
sais en qui j’ai cru.” Tous ces martyrs, qui ont fait le sacrifice de
leur vie, déclarent au monde que le Seigneur en qui ils ont mis leur
confiance est capable de les sauver parfaitement.
Racheté par le sacrifice du Christ, lavé du péché par son sang, et
revêtu de sa justice, Paul peut être assuré que son âme est précieuse
aux yeux du Rédempteur. Sa vie est “cachée avec le Christ en Dieu”,
et il est persuadé que le vainqueur de la mort peut garder ce qui lui
a été confié. Son esprit se saisit de la promesse du Sauveur : “Je le
ressusciterai au dernier jour
” Ses pensées et ses espoirs convergent
vers le second avènement du Christ. Et tandis que l’épée du bourreau
tombe, et que l’ombre de la mort enveloppe le martyr, la dernière
pensée de celui-ci se porte en avant, comme le fera sa première au
grand réveil, pour saluer celui qui donne la vie, celui qui l’accueillera
dans l’allégresse avec tous les rachetés.
Près de deux mille ans se sont écoulés depuis que l’apôtre Paul,
au déclin de sa vie, scella de son sang le témoignage qu’il rendit à
4.
Jean 6 :40