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Conquérants Pacifiques
non perdus ; portant toujours avec nous dans notre corps la mort
de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre
corps
”
Cette sérénité ne venait pas de lui-même, mais du Saint-Esprit
qui remplissait son âme, et soumettait sa pensée à la volonté du
Christ. Le prophète déclare : “Tu assures la paix, la paix, parce qu’il
se confie en toi
” Cette paix d’en haut qui rayonnait sur le visage
de Paul gagna plus d’un cœur à l’Evangile.
Une atmosphère céleste émanait de la personne de l’apôtre. Tous
ceux qui l’approchaient étaient impressionnés par son union avec le
Christ. Du fait que sa conduite était une démonstration des principes
qu’il proclamait, sa prédication avait une puissance convaincante.
C’est là, en effet, que réside la force de la vérité. L’influence incons-
ciente et involontaire exercée par une vie sainte est le plus éloquent
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sermon en faveur du christianisme. L’argumentation, pour si irréfu-
table qu’elle soit, peut provoquer la contradiction ; mais l’exemple
d’une existence irréprochable a un pouvoir auquel il est difficile de
résister entièrement.
Dans sa sollicitude pour ceux qu’il allait quitter, l’apôtre perdait
de vue les souffrances qui l’attendaient. Il pensait aux préjugés, à la
haine et à la tribulation qu’ils auraient à subir. Il essayait d’encou-
rager et de fortifier les rares chrétiens qui l’accompagnaient sur le
lieu de l’exécution, en leur répétant les promesses faites aux martyrs
persécutés pour la justice. Il leur affirmait que s’accomplirait tout ce
que le Seigneur avait promis à ses fidèles enfants soumis à l’épreuve.
Ils auraient à affronter de nombreuses tentations ; ils seraient peut-
être privés de leurs biens terrestres, mais ils s’encourageraient par
l’assurance de la fidélité de Dieu ; et ils pourraient dire : “Je sais en
qui j’ai cru, et je suis persuadé qu’il a la puissance de garder mon
dépôt jusqu’à ce jour-là
” Bientôt s’achèverait la nuit de l’épreuve
et de la souffrance ; un matin radieux se lèverait, annonçant une
journée de paix et de bonheur parfait.
Les yeux fixés sur l’au-delà, l’apôtre n’éprouve ni crainte, ni
frayeur, mais une joyeuse espérance dans une attente impatiente.
Debout sur le lieu où il va subir le martyre, il ne voit ni l’épée de
1.
2 Corinthiens 4 :6-10
2.
Ésaïe 26 :3
3.
2 Timothée 1 :12