Paul à Rome
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un plus grand respect que s’il avait été en personne au milieu des
fidèles.
Ce fut seulement après le départ de l’apôtre que les convertis
se rendirent compte de la lourde charge qu’il avait assumée pour
eux. Jusque-là, ils s’étaient dérobés devant les responsabilités, parce
qu’ils ne possédaient pas sa sagesse, son tact, son indomptable éner-
gie ; mais maintenant, abandonnés à leur inexpérience, ils devaient
apprendre les leçons qu’ils n’avaient pas voulu recevoir ; et ils ap-
préciaient ses conseils, ses instructions, alors qu’ils n’avaient pas
su estimer son travail personnel. Son courage et sa foi, pendant sa
longue détention, les poussaient à une plus grande fidélité et à plus
de zèle dans la cause du Christ.
Parmi ceux qui assistaient Paul à Rome, se trouvaient quelques-
uns de ses anciens collaborateurs. Luc, “le médecin bien-aimé” qui
l’avait suivi à Jérusalem, à Césarée où il avait partagé sa captivité
pendant deux ans, et durant son périlleux voyage à Rome, était encore
près de lui. Timothée le réconfortait par ses paroles. Tychique, “le
bien-aimé frère et fidèle ministre, son compagnon de service dans
le Seigneur”, se tenait noblement à ses côtés, ainsi que Démas et
Marc. Enfin Aristarque et Epaphras étaient ses “compagnons de
captivité
.
Depuis les premières années de son apostolat, Marc avait mieux
compris la vie chrétienne. Il avait étudié de plus près le ministère
et la mort du Christ, et acquis ainsi une opinion plus nette de la
mission du Sauveur, de ses luttes, de ses souffrances. Il avait appris
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à voir dans les stigmates des mains et des pieds du Christ les preuves
de son sacrifice en faveur de l’humanité et de son abnégation pour
sauver les pécheurs. Marc désirait suivre le Maître sur le sentier du
renoncement. Maintenant qu’il partageait le sort du prisonnier, il
comprenait mieux que jamais tout ce qu’il y a à gagner à se donner
à Jésus et que se conformer au monde, c’est perdre son âme — cette
âme rachetée par le sang du Christ. Face à l’épreuve et à l’adversité,
Marc, inébranlable, demeurait auprès de Paul comme son serviteur
dévoué et bien-aimé.
Démas, fidèle pendant un certain temps, abandonna la cause du
Seigneur. Paul écrivait à son sujet : “Démas m’a abandonné, par
1.
Voir
Colossiens 4 :7-14