284
Conquérants Pacifiques
aucun cas de ma vie, comme si elle m’était précieuse, pourvu que
j’accomplisse ma course avec joie, et le ministère que j’ai reçu du
Seigneur Jésus, d’annoncer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu.
Et maintenant voici, je sais que vous ne verrez plus mon visage, vous
[349]
tous au milieu desquels j’ai passé en prêchant le royaume de Dieu.”
Paul n’avait pas l’intention de faire cette communication aux
Ephésiens, mais tandis qu’il parlait, le Saint-Esprit descendit sur lui
et confirma ses craintes relatives à la dernière entrevue qui lui était
ménagée avec ses frères : “C’est pourquoi je vous déclare aujour-
d’hui que je suis pur du sang de vous tous, car je vous ai annoncé
tout le conseil de Dieu.” L’apôtre ne craignait pas de les blesser ; il
ne désirait pas non plus s’attirer leur sympathie ou leurs louanges,
lorsqu’il se sentait poussé à prononcer de la part de Dieu les paroles
qui devaient les instruire, les avertir ou les censurer. Le Seigneur
demande à ses serviteurs de prêcher sa Parole, sans aucune crainte,
et d’enseigner ses préceptes avec courage. Ils ne doivent pas se bor-
ner à présenter à leurs auditeurs les vérités agréables à entendre et
à taire celles qui pourraient les blesser. Il faut qu’ils veillent avec
la plus grande sollicitude sur la formation de leur caractère. S’ils
s’aperçoivent que parmi leur troupeau, certaines brebis se détournent
du droit sentier, ils doivent, comme de fidèles bergers, les ramener
aux principes qui s’appliquent à leurs cas particuliers. Car ils se-
raient rendus responsables de leur perte, s’ils négligeaient de les
reprendre. Le pasteur qui veut remplir sa mission avec fidélité doit
enseigner consciencieusement tous les préceptes de la foi chrétienne.
Qu’il indique donc comment se comporter dans la vie, afin d’être
irrépréhensible au jour du jugement. Seul, celui qui restera fidèle
à l’enseignement de la vérité, pourra s’écrier comme Paul, à la fin
de sa carrière : “Je suis pur du sang de vous tous !” “Prenez donc
garde à vous-mêmes, recommande l’apôtre à ses frères, et à tout
le troupeau sur lequel le Saint-Esprit vous a établis évêques, pour
paître l’Eglise du Seigneur qu’il s’est acquise par son propre sang.”
Si les ministres de l’Evangile avaient constamment dans l’es-
prit qu’ils agissent au nom du Christ, ils auraient un sentiment plus
profond de l’importance de leur tâche. Ils prendraient garde à eux-
mêmes et à leur troupeau. Leur conduite servirait d’exemple et
[350]
renforcerait leur enseignement. Comme ce sont eux qui indiquent
aux croyants la manière de se comporter dans la vie, ils ne donne-