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Dernier voyage de Paul à Jérusalem
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raient à l’ennemi aucune occasion de mépriser la vérité. En fidèles
représentants de Dieu, ils auraient à cœur de maintenir l’honneur de
son nom. Par leur foi, leur pureté de vie, leurs paroles édifiantes, ils
se montreraient dignes de leur noble vocation.
Les dangers qui allaient menacer l’église d’Ephèse étaient ré-
vélés à l’apôtre : “Je sais, leur dit-il, qu’il s’introduira parmi vous,
après mon départ, des loups cruels qui n’épargneront pas le troupeau,
et qu’il s’élèvera au milieu de vous des hommes qui enseigneront
des choses pernicieuses, pour entraîner les disciples après eux.”
Lorsque Paul envisageait l’avenir de cette église, il tremblait
de crainte, car il savait quelles attaques elle aurait à subir tant de
l’intérieur que de l’extérieur. Aussi, encourageait-il solennellement
ses frères à rester fermes et vigilants. Il leur donnait en exemple le
travail inlassable qu’il avait fourni parmi eux : “Veillez donc, leur
disait-il, vous souvenant que, durant trois années, je n’ai cessé nuit
et jour d’exhorter avec larmes chacun de vous. Et maintenant je vous
recommande à Dieu et à la parole de sa grâce, à celui qui peut édifier
et donner l’héritage avec tous les sanctifiés. Je n’ai désiré ni l’argent,
ni l’or, ni les vêtements de personne.”
Au sein de l’église d’Ephèse se trouvaient quelques riches, mais
Paul ne chercha jamais à les solliciter pour lui-même. Attirer l’at-
tention sur l’insuffisance de ses moyens financiers ne faisait pas
partie de son message. “Vous savez vous-mêmes que ces mains ont
pourvu à mes besoins et à ceux des personnes qui étaient avec moi”,
déclarait-il.
Au cours de ses travaux ardus et de ses longs voyages mis-
sionnaires, l’apôtre pouvait, non seulement pourvoir à sa propre
subsistance, mais encore venir en aide à ses compagons d’œuvre
et soulager les pauvres dignes d’intérêt. Ce n’est que par un travail
inlassable et une stricte économie qu’il arrivait à ce résultat. C’est
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avec raison qu’il se donnait en exemple, disant : “Je vous ai montré
de toutes manières que c’est en travaillant ainsi qu’il faut soutenir les
faibles, et se rappeler les paroles du Seigneur, qui a dit lui-même : Il
y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.”
“Après avoir ainsi parlé, il se mit à genoux, et il pria avec eux
tous. Et tous fondirent en larmes, et, se jetant au cou de Paul, ils
l’embrassaient, affligés surtout de ce qu’il avait dit qu’ils ne verraient
plus son visage. Et ils l’accompagnèrent jusqu’au navire.”