Le Message favorablement accueilli
239
Lorsqu’il entra dans la vie du renoncement et du sacrifice, il ne s’en
détourna point jusqu’à la mort. Il n’y eut pas de répit pour lui entre
le trône et la croix.
Paul s’attardait longuement sur cet amour incomparable, afin
que ceux qui liraient son épître puissent comprendre le sublime
abaissement que le Christ avait consenti pour eux. L’apôtre retraçait
la vie du Sauveur qui, bien qu’étant l’égal de Dieu et recevant la
louange des anges, but jusqu’à la lie la coupe de l’humiliation.
Paul était convaincu que s’il arrivait à bien faire comprendre aux
fidèles le sacrifice extraordinaire consenti par la Majesté du ciel,
tout égoïsme serait banni de leur vie. Il insistait sur la grandeur du
Fils de Dieu, qui avait abandonné volontairement la gloire du ciel
et s’était soumis aux conditions de la nature humaine, qui s’était
humilié, en devenant un serviteur, et en obéissant jusqu’à la mort,
“même jusqu’à la mort de la croix
, afin d’élever l’homme de son
état de déchéance vers la glorieuse espérance du ciel.
[296]
Lorsque nous étudions le caractère de la divinité à la lumière
de la croix, nous voyons rayonner la miséricorde, la bonté et le
pardon, en même temps que l’équité et la justice. Au milieu du
trône de gloire, nous apercevons le Seigneur, portant aux mains, aux
pieds et au côté les marques de la souffrance qu’il a dû subir pour
réconcilier l’homme avec Dieu. Nous contemplons le Père de toute
éternité, enveloppé d’une clarté éblouissante, qui nous accepte par
les mérites de son Fils. Le nuage de la vengeance qui menaçait de
nous amener la misère et le désespoir, resplendit à la lumière de la
croix, et nous y lisons ces paroles de Dieu : “Vivez pécheurs, vivez,
vous les repentants, ô âmes qui croyez, vivez ! J’ai payé une rançon
pour vous tous !”
En contemplant le Christ, nous touchons aux confins de l’incom-
mensurable amour. Les mots nous manquent lorsque nous essayons
d’en parler. Nous admirons sa vie sur la terre, son sacrifice en notre
faveur, son œuvre dans le ciel en tant qu’avocat, les demeures qu’il
prépare pour ceux qui l’aiment, et nous ne pouvons que nous écrier :
ô profondeur de l’amour du Christ !
“Cet amour consiste, non point en ce que nous avons aimé Dieu,
mais en ce qu’il nous a aimés et a envoyé son Fils comme victime
1.
Philippiens 2 :8