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Conquérants Pacifiques
ses affections — toute sa vie était placée sous le contrôle du Saint-
Esprit.
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Ce but unique, que Paul se proposait d’atteindre : obtenir la vie
éternelle, était celui qu’il souhaitait voir poursuivre par les Corin-
thiens. Il savait que, pour parvenir à l’idéal du Christ, ils auraient à
soutenir une lutte qui n’admettrait aucune défaillance. C’est pour-
quoi il les exhortait à combattre conformément à la loi divine, jour
après jour, en recherchant la piété et la perfection morale. Il les sup-
pliait de rejeter tout fardeau, et de courir vers le but de la perfection
en Christ. L’apôtre donnait en exemple aux Corinthiens le peuple
d’Israël, qui recevait de riches bénédictions lorsqu’il restait fidèle
à l’Eternel, et qui était châtié lorsqu’il transgressait ses lois. Il leur
rappelait le miracle qui s’accomplit lorsque les Hébreux sortirent
d’Egypte, comment ils furent protégés par une nuée durant le jour
et guidés par une colonne de feu pendant la nuit. Ils purent ainsi
gagner la mer Rouge, qu’ils traversèrent sans perdre un seul homme,
tandis que les Egyptiens, qui essayèrent de la franchir de la même
manière, furent tous engloutis par les eaux.
Dieu avait montré par ces miracles qu’il reconnaissait le peuple
d’Israël comme son Eglise. “Ils ont tous mangé le même aliment
spirituel et ils ont tous bu le même breuvage spirituel, car ils buvaient
à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher était Christ.” C’était
le Sauveur qui conduisait les Hébreux dans toutes leurs pérégrina-
tions. Le rocher frappé représentait, en effet, le Christ qui devait
être blessé pour les péchés des hommes, afin que la source du salut
puisse couler pour tous.
Malgré les bénédictions que Dieu avait accordées aux Hébreux,
ce peuple avait attiré sur lui les jugements du ciel, à cause de ses
regrets pour les quelques avantages laissés en Egypte, de son péché
et de sa rébellion.
L’apôtre enjoignait aux Corinthiens de prêter attention à la leçon
qui se dégageait de l’expérience du peuple d’Israël. “Or, ces choses
sont arrivées, disait-il, pour nous servir d’exemples, afin que nous
n’ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu.” Il leur expli-
quait que l’amour des plaisirs et de la vie facile avait préparé la voie
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aux péchés qui provoquèrent la vengeance divine. Ce fut quand les
enfants d’Israël s’assirent pour manger et pour boire, et se levèrent
pour se divertir, qu’ils rejetèrent la crainte de Dieu — cette crainte