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Jours de labeur et d’épreuve
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permette de justifier cet attroupement. Après ces paroles, il congédia
l’assemblée.”
Dans son discours, Démétrius avait dit : “Notre industrie est en
danger.” Ces paroles révélaient la cause réelle de l’émeute d’Ephèse
ainsi que celle des persécutions dirigées contre les apôtres. Dé-
métrius et les ouvriers de sa corporation comprirent que, par la
prédication et la diffusion de l’Evangile, l’art imagier risquait fort
de péricliter : les ressources des prêtres païens et des artisans étaient
menacées ; c’est pour cette raison qu’ils manifestèrent la plus fa-
rouche opposition contre Paul.
La décision du secrétaire et des notables de la ville avait amené la
foule à considérer Paul comme innocent de tout acte illégal. Une fois
de plus le christianisme triomphait de l’erreur et de la superstition.
Dieu avait suscité un magistrat réputé pour venger son serviteur et
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tenir en échec le peuple déchaîné. Le cœur de Paul débordait de
reconnaissance envers Dieu. Grâce à lui, il avait la vie sauve et le
christianisme n’avait pas été discrédité par l’émeute d’Ephèse.
“Lorsque le tumulte eut cessé, Paul réunit les disciples, et, après
les avoir exhortés, prit congé d’eux, et partit pour aller en Macé-
doine.” Pendant ce voyage, l’apôtre était accompagné par deux fi-
dèles disciples d’Ephèse, Tychique et Trophime.
La tâche de Paul à Ephèse était terminée. Son ministère dans
cette ville avait été une période de labeur incessant, de multiples
épreuves, de profonds tourments. Il avait prêché l’Evangile en public
et de maison en maison, enseignant et avertissant avec larmes les
fidèles. Il s’était continuellement heurté à l’opposition des Juifs, qui
ne perdaient aucune occasion de soulever la haine du peuple contre
lui.
Tandis que Paul luttait ainsi contre cette opposition avec une
ardeur inlassable et faisait progresser l’Evangile, tandis qu’il sauve-
gardait les intérêts d’une Eglise encore jeune dans la foi, il portait
en lui le lourd fardeau de toutes les autres églises. Il éprouvait un
profond chagrin en apprenant que certains groupes fondés par lui
apostasiaient. Il craignait que les efforts qu’il avait tentés en leur
faveur ne demeurassent vains. Que de nuits d’insomnie passées en
prière et en méditation, lorsqu’il avait connaissance des procédés
employés pour contrecarrer son œuvre ! Quand l’occasion se présen-
tait et que les conditions l’exigeaient, il écrivait aux églises pour leur